Noirs et Blancs unissent leurs forces en Namibie


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Drapeau de la Namibie
Drapeau de la Namibie

Comme ailleurs dans la région, l’économie namibienne est encore dominée par une minorité blanche, alors que la population noire reste marginalisé. Le Premier ministre, Hage Geingob, s’est exprimé pour que l’économie namibienne confère davantage de pouvoir aux Noirs. Quelles ont été les décisions prises à ce sujet ? Etat des lieux de la situation du peuple noir au sein de la population active namibienne.

A l’occasion d’un dîner de gala organisé fin novembre par le « conseil des hommes d’affaires autochtones » (IPBC), le Premier ministre Hage Geingob a déclaré que « pour lutter contre l’instabilité politique et économique, le pays [devait] accroître le pouvoir des Noirs dans l’économie ». Il a ajouté que « chaque protagoniste de l’économie namibienne, privé ou public, blanc ou noir, [devait] prendre part à ce mouvement ».

D’autres pays de l’Afrique australe agissent dans le même sens. En Afrique du Sud, une association rassemblant des professionnels de l’énergie, l’AMEF, a récemment signé un accord avec le géant national du pétrole, SAPIA, visant à accroître le pouvoir donné aux salariés noirs. Au Zimbabwe, le président, Robert Mugabe, a déclaré, lors d’un congrès spécial de son parti, qu’après vingt années d’indépendance, il était impensable que ce soit toujours « la minorité blanche qui dirige, et que la majorité noire subisse encore une telle discrimination ».

Les proportions de Blancs et de Noirs aux différents postes de l’économie parlent d’elles-mêmes. « La minorité blanche possède plus de 80 % des postes à haute responsabilité, notamment dans les secteurs de la pêche et de l’agriculture », explique Shanghala Sacky, premier conseiller du Premier ministre namibien.

Création d’un Fonds pour le Développement en Namibie

Les Noirs sont cantonnés à des postes à responsabilité réduite et mal rémunérés. Ils sont le plus souvent au « bout de la chaîne du commerce, s’occupant de la vente des marchandises », ajoute M. Sacky.

L’allocution d’Hage Geingob n’est pas un exercice de style lui permettant de se faire bien voir par ses citoyens noirs. Une réelle politique de promotion de la population noire a été mise en place et une loi a été votée en 1999 pour leur faciliter l’accès aux plus hautes sphères de l’économie.

Ladite loi a permis la création d’un « fonds pour le développement en Namibie » (NDC) : « Il offre aux jeunes entrepreneurs des prêts à des taux défiant toute concurrence et sans condition de couleur », explique Shanghala Sacky. L’ouverture d’une Banque de Développement, réalisant des projets de grande ampleur, est prévue pour le début de l’année prochaine.

Le gouvernement namibien souligne, par la voix de M. Sacky, qu’il souhaite que « les plus défavorisés puissent profiter de cette amélioration économique, notamment les femmes et les tribus minoritaires ». Il essaie en priorité d’aider les populations rurales les plus en difficulté et pense qu' »en permettant à un commerçant de s’installer dans un village, c’est le village entier qui retrouve une activité économique ».

Noirs et Blancs « dans le même bateau »

Les affrontements entre Noirs et Blancs ont déjà notablement diminué. Les dirigeants blancs se sont rendu compte qu’ils sont tous, Noirs et Blancs, « dans le même bateau », explique M. Sacky.

Pour mettre en valeur l’implication des hommes d’affaires blancs, Shanghala Sacky donne l’exemple de la Namibia Breweries (brasserie namibienne) qui est dirigée par des Blancs et qui vient d’ouvrir des usines dans le Nord rural du pays, pour soutenir la politique gouvernementale de promotion de la population noire.

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