Noella Coursaris. Le visage de la jeune métisse congolaise chypriote est très sollicité à Londres où elle vit depuis plus de deux ans. Noella Coursaris est entrée dans le monde du mannequinat par amour de la mode. De casting en casting, elle finit par décrocher ‘The’ campagne de pub pour la coquine enseigne de lingerie Agent provocateur à Londres. Depuis les contrats s’accumulent, mais le succès ne l’empêche pas de garder les pieds sur terre.
11h30, mon téléphone portable sonne et Noella Coursaris, de mère congolaise et de père chypriote, me demande d’essayer de la rejoindre au métro Richelieu Drouot à Paris pour midi. Je me rends au point de rendez vous et là c’est la catastrophe : il y a plusieurs sorties et je cherche son visage parmi la foule des passants bien que je la connaisse déjà grâce aux photos qu’elle m’a envoyées. Au bout de 20 minutes de chasse au trésor, je la voie – un port de reine et une chevelure au vent que permet ses extensions naturelles – et m’avance vers elle. Le premier contact est très chaleureux. Comme si nous étions de vieilles connaissances. Je lui serre la main et peu de temps après elle me demande : « Où puis-je échanger mes livres Sterling ? ». Nous avançons vers la place de l’Opéra tout en parlant de son travail de mannequin, l’objet de la rencontre. Elle me raconte alors ses débuts de jeune mannequin de 21 ans qui est tombée amoureuse de la mode.
La tête dans les étoiles…
« Ma carrière a pris son envol, il y a deux ans, avec la marque de lingerie Agent Provocateur ( celle de la femme du Premier Ministre anglais ndlr). L’enseigne recherchait des jeunes mannequins pour sa nouvelle campagne publicitaire. Sur 3 000 filles présentes, la sélection s’est réduite à 150 puis à 12. Et j’en faisais partie. Grâce aux séances photos, qui ont été réalisées, et les vidéos, qui ont été tournées, j’ai pu constitué mon book (album des meilleures photos d’un mannequin, ndlr). Cette opportunité m’ouvre d’autres portes et depuis mon agence, Mandmodels, n’a cessé d’être sollicité. J’ai ainsi fait des apparitions dans les clips de Ty, Roméo, Kills (artistes anglais très en vogue, ndlr), une publicité pour Virgin mobile et de nombreuses photos pour différents magazines tels que GQ, New Women, Mens Health, Tense… Les couvertures de magazines de mode comme Bolz, Gat, Black Beauty, Black Hair…A Londres, la demande de « filles exotiques » est forte et on peut faire plus de quatre casting par semaine. Ce qui est une chance, cela vous permet de travailler régulièrement ». Entre temps, nous sommes passés au bureau de change et nous décidons d’aller déjeuner.
On s’installe sur une terrasse pour manger et notre entretien se poursuit. J’apprendrai ainsi la raison de sa présence dans la Ville des lumières. « Je suis venue à Paris car la chaîne de télévision M6, m’a contactée pour le casting de sa prochaine émission Next top model. J’ai profité de l’occasion pour m’inscrire dans deux ou trois agences de la capitale. Car c’est important, en tant que mannequin, de pouvoir travailler à Paris ». Nous passons notre commande. Et Ô surprise : Noella mange comme tout le monde. Elle ne semble pas du tout se priver. Elle prend à contre-pied cette idée reçue que l’on a souvent sur les mannequins. Son secret : une organisme qui élimine facilement, ce qui lui permet de se nourrir normalement. Alors que beaucoup d’autres sont obligées de surveiller leur poids en ayant une alimentation stricte. Côté carrière, le belle donne plus la priorité aux spots publicitaires qu’aux défilés de mode. « Le milieu actuel de la mode s’essouffle et l’argent fait défaut, explique-t-elle. Le marché des modèles noires reste très restreint. Et Naomi Campbell et Lya Kebede monopolisent tous les défilés où l’on a envie d’en voir. Pour l’heure, je parviens à vivre de ce que je fais ». Mais Miss Coursaris a les pieds sur terre. Elle n’a pas négligé ses études : elle est titulaire d’un diplôme de comptabilité. Domaine dans lequel elle travaillait lorsqu’elle habitait en Suisse, sa précédente étape avant l’Angleterre.
…mais les pieds sur terre
Noella s’est aussi fixée des principes : « Je refuse de faire n’importe quoi pour de l’argent et pour ce qui des photos dénudées, il en est hors de question ». Ce n’est donc pas de si tôt que vous la verrez en petite tenue. « Pour ne pas déroger aux principes que je me suis fixés, j’ai dû refuser des contrats avec des photographes. Mes parents savent que je fais ce métier, ils sont fiers et il est exclu que je me déçoive et que je les déçoive», ajoute t-elle. Le temps est vite passé et la jeune fille que j’ai découvert tout au long de notre conversation est sans vanité. Sympathique et naturelle, Noella Coursaris est une femme de caractère qui a la tête sur les épaules. Il est 14h, son prochain rendez-vous est pour bientôt. On se dit au revoir et je regarde, une dernière fois, son joli visage à la peau cuivrée.
Ma muse de deux petites heures, Noella (qui doit son prénom à la fête de Noël parce qu’elle est née le 25 décembre) s’éloigne. Emportant avec elle son corps fuselé comparable à une sculpture vivante. Je comprends alors pourquoi, sur un casting de 250 filles, elle a été choisie pour apparaître parmi les principales figurantes du prochain clip vidéo de l’incontournable Craig David.
Par Badara Diouf
Visiter le site de l’agence de Noella : www.mandpmodels.com
Contact de l’agence M&P à Londres : + 44 207 73 41 051