« Noah », présenté comme le film de l’année, n’est même pas encore sorti aux Etats-Unis que plusieurs pays musulmans l’ont interdit. D’autres pays comme l’Egypte et le Maroc pourraient prendre la même décision. Explications.
Alors qu’il n’est toujours pas sorti en salle, le film américain « Noha » (Noé) fait déjà polémique dans les pays musulmans, et même aux Etats-Unis. Le film réalisé par Darren Aronofsky, également réalisateur de Black Swan et Requiem for a Dream, personnifie le prophète Noé, incarné par l’acteur Russel Crowe, un acte contraire à la morale islamique.
Trois pays musulmans ont d’ores et déjà refusé d’accueillir le film. Il s’agit du Qatar, des Emirats Arabes Unis et du Bahrein. La sortie du film dans les salles égyptiennes et marocaine est prévue respectivement les 26 mars et 9 avril prochain. Toutefois, Al Azhar, la plus haute autorité religieuse de l’islam acharite en Egypte, souhaite faire interdire la projection. Le Maroc, où le roi est considéré comme « le commandeur des croyants », et où un parti islamiste est majoritaire au sein du gouvernement, pourrait emboîter le pas aux trois autres pays musulmans.
Ces pays musulmans ne sont pas les seuls à avoir critiqué cette production trop hollywoodienne du récit biblique. Aux Etats-Unis, les conservateurs religieux ont émis de vives critiques lors des premiers screen-test. Dans un tweet, l’acteur néo-zélandais Russel Crowe, a en tout cas invité le pape François a regardé Noha, affirmant qu’il allait être fasciné.
Toutefois, la fatwa d’Al Azhar ne fait pas l’unanimité chez les oulémas (savants musulmans). Le cheikh Essam Talima a par exemple indiqué à Al Jazeera qu’aucune étude religieuse n’est à la base des interdictions des personnifications des prophètes. Elles sont, selon lui, d’ordre politique. Le Front de la Créativité Egyptienne, fondé en 2012 et qui rassemble de nombreux artistes, cinéastes, et penseurs égyptiens, a publié un communiqué dans lequel il exprime sa désapprobation suite à l’appel d’Al Azhar d’interdire ce film.
Les autorités égyptiennes suivront-elles la Fatwa d’Al Azhar ? Quant au Maroc, emboitera-t-il le pas au Qatar, au Bahrein et aux Emirats Arabes Unis ?