Les négociations entre l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie autour de la construction du méga-barrage hydroélectrique de la Renaissance sur le fleuve Nil par Addis-Abeba ont échoué, après deux jours de discussions et une nuit à Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo.
Conduites sous la médiation de Félix Tshisekedi, Président en exercice de l’Union Africaine, ces négociations n’ont pas connu une issue favorable suite au manque de consensus entre les trois parties, représentées par leurs ministres des Affaires étrangères.
Initialement prévues pour deux jours, ces pourparlers ont pris trois jours, soit du 4 au 6 avril sans qu’un compromis ne soit trouvé entre les trois parties. Selon le communiqué final de ces assises, « les participants ont exprimé leur profonde gratitude au leadership de Félix Tshisekedi et au peuple congolais pour son hospitalité ». D’après plusieurs sources, le chef de l’Etat congolais n’a pas participé à la clôture de ces échanges suite, entre autres, à sa participation aux activités marquant le 100e anniversaire du Kimbanguisme, une religion répandue en RDC.
L’Ethiopie pointée du doigt
A en croire plusieurs indiscrétions, l’Ethiopie représentée par son ministre des Affaires étrangères, Dameke Mekonnen, a rejeté en bloc toutes les propositions avancées par le Soudan et l’Egypte sur la construction de ce barrage. Dans la foulée, avant l’annonce de l’échec de ces assises, Ahmed Hafez, porte-parole du ministre égyptien des Affaires étrangères, a dénoncé le manque de volonté de l’Ethiopie. « Cette position relève, une fois de plus, de manque de volonté politique en Ethiopie de négocier de bonne foi », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.
Quelle est la pomme de discorde ?
Depuis plusieurs décennies, l’Egypte et l’Ethiopie vivent à couteaux tirés. A la base, le pays des pharaons dépend à 97% du fleuve Nil, pour son irrigation et son eau potable, alors que son voisin, l’Ethiopie, voit en ce fleuve une opportunité d’électrification et du développement. Suite à cette convergence, en octobre 2020, l’administration Trump a mené une pression contre le gouvernement éthiopien, qui n’a pas caché son intention de construire le méga-barrage de la Renaissance sur ce fleuve. Avec l’accession de Félix Tshisekedi à la tête de l’Union Africaine, les parties en conflits ont pris la décision de reprendre les négociations, qui malheureusement ont échoué.