Le Soudan et l’Egypte dénoncent la violation par l’Ethiopie des dispositions de l’accord de principes entre les trois pays, en 2015. La réaction de ces deux Etats intervient alors qu’Addis-Abeba envisage le deuxième remplissage du Barrage de la Renaissance.
Ce mardi, en conférence de presse, le ministre soudanais de l’Irrigation et des Ressources en eau, Yasser Abbas, a plaidé pour l’organisation d’une « réunion afin de discuter de la crise, en empêchant l’Éthiopie de prendre des mesures unilatérales ». Attendu à New York, aux États-Unis, pour participer à une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur le barrage, prévue ce jeudi 8 juillet, Yasser Abbas a noté que la convocation de cette assise est « un succès pour la diplomatie soudanaise, et une confirmation claire de l’argument du Soudan selon lequel le deuxième remplissage unilatéral représente une menace pour la paix et la sécurité régionales ».
En mi-juin, l’Ethiopie a réaffirmé son engagement d’amorcer le deuxième processus du remplissage du barrage de la Renaissance du Nil. Pour l’Egypte, la décision d’Addis-Abeba est « une escalade dangereuse » qui risque de fragiliser la paix entre les trois pays.
« Le deuxième remplissage du barrage constitue une violation des lois et normes internationales qui régulent les projets de construction sur des bassins partagés des rivières internationales. Cette étape représente une escalade dangereuse qui révèle la mauvaise foi et la volonté de l’Éthiopie d’imposer un fait accompli aux deux pays riverains, ainsi que son indifférence aux effets négatifs et aux risques encourus d’un remplissage unilatéral », peut-on lire dans un communiqué signé par le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Shoukry.
Depuis plusieurs décennies, l’Egypte et l’Ethiopie vivent à couteaux tirés. A la base, le pays des pharaons dépend à 97% du fleuve Nil, pour son irrigation et son eau potable, alors que son voisin, l’Ethiopie, voit en ce fleuve une opportunité d’électrification et de développement. Après l’échec de la médiation de Félix Tshisekedi, président en exercice de l’Union Africaine, les trois pays sont attendus, ce jeudi à New York pour participer à une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur le barrage de la Renaissance du Nil.
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