Le Président nigérian Goodluck Jonathan a affirmé, mercredi, lors d’une allocution télévisée, que la décision de reporter les élections s’est faite sans son aval.
Le report des élections au Nigeria est toujours au centre des débats. Après que ce report ait suscité de vives critiques au sein de l’opinion publique, voilà que le Président Goodluck Jonathan, s’exprimant lors d’une allocution télévisée sur la question, affirme, mercredi 11 février 2015, que la décision du report a été prise sans que la commission électorale ait pris la peine de le consulter. « Je n’ai pas été consulté et je ne veux pas être consulté sur cette question », a-t-il précisé lors d’une séance de questions-réponses avec des journalistes.
La commission électorale nigériane (INEC) a annoncé, le 7 février dernier, que les élections présidentielle, législatives et sénatoriales étaient reportées. Depuis cette annonce, les critiques fusent au Nigeria. En effet, le lendemain, les observateurs et les opposants au pouvoir émettent de vives critiques notamment à l’égard du Président Goodluck Jonathan qu’ils jugent responsable de ce report.
Selon la commission électorale (INEC), le report serait dû à l’indisponibilité des forces de défense pour sécuriser le vote, en raison de leur engagement contre Boko Haram, présent dans le nord-est du pays. Une raison que ne partage pas le principal parti de l’opposition, qui invoque « une tentative grossière et brutale de saboter le processus électoral conçue par l’administration PDP (le parti de Goodluck Jonathan) ».
L’ACP, le principal parti de l’opposition, va encore plus loin, remettant en cause l’indépendance de la commission électorale au Nigeria. « L’INEC a été entraînée dans une situation où elle a dû céder à la pression. Par conséquent, son indépendance a été gravement compromise », précise l’ex-général Muhammadu Buhari, candidat de l’opposition à la Présidentielle.
La justification invoquée par l’INEC suscite de vives critiques auprès des analystes et observateurs pou qui les raisons du report sont plutôt politiques. Ce report est avant tout bénéfique pour le parti au pouvoir, ce qui leur permettrait de disposer de plus de moyens pour la campagne électorale. Au moment de la décision du report par l’INEC, le Président nigérian avait tout de même indiqué qu’il ne voyait pas un gros problème au report.