Un tribunal du nord du Nigeria, région à majorité musulmane, a ordonné à ce que quatre jeunes soient fouettés, jugés coupable d’homosexualité.
Agés de 22 à 28 ans, quatre hommes ont reçu chacun mercredi quinze coup de fouets. Ils ont tous été reconnus coupables d’homosexualité, dont l’acte est interdit par la loi au Nigeria. Cette sentence a été prononcée par le tribunal islamique de la ville de Bauchi, dans le nord du Nigeria à majorité musulmans.
La sentence n’a toutefois pas été exécutée en public, selon le greffier Abdul Mohammed, qui souligne que l’affaire a été jugée à huis clos pour des raisons de sécurité. D’après lui, une foule en colère avait attaqué le tribunal pendant le procès, réclamant l’exécution des quatre hommes et forçant le tribunal à suspendre l’audience. Les quatre hommes, qui faisaient partie d’un groupe accusé d’avoir créé un club homosexuel, avaient plaidé coupables lors d’une première audience le 6 janvier. Quatre autres étaient passés devant un autre tribunal islamique et un accusé chrétien a été jugé par une cour laïque.
De son côté, le chef d’Etat nigérian, Goodluck Jonathan, avait promulgué début janvier une loi interdisant les unions entre personnes de même sexe, restreignant les droits des homosexuels. La législation très critiquée sur la scène internationale prévoit que « toute personne qui fait fonctionner ou participe à des clubs gays, des sociétés ou des organisations pour homosexuels […] encourt une peine de dix années d’emprisonnement ». Adoptée à l’unanimité par les parlementaires nigérians en mai, elle prévoit une peine de quatorze ans de prison en cas de mariage homosexuel et dix ans d’emprisonnement contre les personnes de même sexe affichant publiquement leur relation.