Lagos, Nigeria – Le deuxième sommet économique des femmes africaines a officiellement ouvert à Lagos au Nigeria, ce vendredi. Des appels ont été réitérés aux décideurs afin de promouvoir davantage l’autonomisation des femmes et d’éliminer les obstacles qui entravent le progrès économique des femmes à travers le continent africain.
Au cours de son discours d’ouverture, Mme Cecilia Akintomide, vice-présidente et secrétaire générale de la Banque africaine de développement (BAD) a déclaré que malgré les difficultés et les contraintes, « l’accent doit être mis sur la résolution des problèmes rencontrés par les femmes africaines tels que l’accès à l’éducation, à la santé et le renforcement des capacités, « sinon nous aurons toujours un train de retard ».
Les femmes africaines représentent plus de la moitié de la population, mais elles ne détiennent que 26% des entreprises de petite taille en Afrique sub-saharienne et 15% seulement sur l’échelle mondiale. « Nous n’allons pas participer pleinement à la croissance de l’économie sans l’accès au financement », s’indigne la vice-présidente de la BAD. Et de lancer à ses consœurs : « Si nous ne faisons pas les bons choix, nous ne serions pas en mesure d’avancer comme nous le souhaitons. Chacune d’entre nous ici a la responsabilité de promouvoir l’autonomisation des femmes ».
Comparées aux deux décennies précédentes, les conditions de vie des femmes africaines se sont distinctement améliorées aujourd’hui dans les domaines de l’éducation, de la santé, du pouvoir d’achat et de entrepreneuriat. Des études montrent que chaque classe passée en primaire et au secondaire permet d’augmenter les revenus des filles de 10 à 20 %. « L’éducation est l’un des moyens les plus rentables pour accélérer la croissance économique », précise Cecilia Akintomide.
D’après Dr Nogozi Okonjo-Iweala, ministre des Finances du Nigeria, « il ne faut pas tenir des débats sur l’opportunité d’investir dans les femmes, mais plutôt comment y parvenir ». Elle a retenu l’attention de l’assistance dans un long discours magistrale sur ses expériences. La candidate malheureuse de l’Afrique à la présidence de la Banque Mondiale a décrit ces moments comme une phase très excitante pour l’Afrique. « L’économie dans le reste du monde est dans une période d’incertitude, mais l’Afrique ne cesse de croître. Nous devons nous en réjouir », a-t-elle rappelé.
Au cours de la prochaine décennie, la puissance économique des femmes dans le monde devrait dépasser la somme des PIB (Produit intérieur brut) de la Chine et l’Inde. Selon le Boston Consulting Group, les femmes contrôlent désormais 12 milliards de dollars de la somme de l’ensemble des dépenses de consommation mondiale. « Les femmes sont un énorme atout et nous ne pouvons pas en tant que continent, en tant que population ne pas les encourager de manière efficace », a déclaré Dr Nkosana Moyo, fondateur et président exécutif de l’Institut Mandela pour les études du développement (MINDS).
S’exprimant au nom de Mme Graça Machel, la fondatrice de New Faces New Voices (NFNW) à l’initiative du sommet, Dr Moyo ajoute : « nous avons beaucoup d’actifs dans le continent africain, les gens, les ressources naturelles, le climat, la terre, l’agriculture […] C’est sur eux que nous devons nous concentrer.» Les femmes africaines sont responsables de 60 à 80% de la production alimentaire en Afrique mais elles reçoivent moins de 1% du crédit total alloué au secteur.
Des débats tels que la façon de sensibiliser le public, le défi du déploiement de la capitale et les efforts menés par le gouvernement pour promouvoir l’inclusion financière pour les femmes sera au centre du sommet de demain.
La première édition du Sommet économique des femmes africaines a eu lieu en 2010 à Nairobi, la capitale du Kenya.