Au moins 30 personnes ont péri dans des attaques de Boko Haram, dans trois villages, de l’Etat de Borno.
Boko Haram frappe encore. Au moins 30 personnes ont été tuées et une vingtaine blessées dans des attaques menée par le groupe terroriste nigérian contre trois villages du nord-est du Nigeria, ont indiqué des groupes d’autodéfense, ce mardi. Les attaques, qui ont eu lieu samedi, ont visé trois localités proches du village natal du chef de l’armée, Tukur Yusuf Buratai, dans l’Etat de Borno. « La plupart des morts ont été massacrés à la machette et à la hache », a déclaré Mustapha Karimbe, un garde civil, qui aide l’armée à combattre l’insurrection.
Depuis 2009, Boko Haram a fait plus de 17 000 morts et poussé 2,5 millions de personnes à se déplacer. L’organisation qui a vu le jour en 2002 est dirigée par Abubakar Shekau depuis 2009, date à laquelle elle s’est radicalisée. Elle n’hésite dès lors pas à commettre des massacres régulièrement dans le nord du Nigeria, terrorisant la population, pillant tout sur son passage. Boko Haram n’épargne pas aussi le centre du pays. On a encore en mémoire, les fêtes de fin d’années ensanglantées de Jos, où des massacres étaient perpétrés jusque dans les églises.
A son investiture, en mai, le Président Muhammadu Buhari avait promis de faire de la lutte contre Boko Haram sa priorité et de débarrasser le pays du groupe armé. En vain. Bien que l’armée nigériane soit épaulée par les troupes camerounaises, tchadiennes et nigériennes pour combattre l’insurrection armée, Boko Haram garde pour le moment sa grande capacité de nuisance. Boko Haram a en outre montré sa capacité à combattre sur plusieurs fronts, en menant régulièrement de sanglantes attaques dans l’Extrême-Nord du Cameroun, particulièrement touché mais aussi dans la région de Diffa au Niger ou encore dans la capitale tchadienne.
Nombreux sont les experts qui affirment que la solution militaire à elle seule ne pourra pas vaincre Boko Haram. Selon eux, l’Etat du Nigeria doit développer le nord du pays, très pauvre, livré à lui-même, où le groupe armé fait des plus jeunes ses principales recrues. Désœuvrés et face au chômage, ces jeunes n’hésitent pas à rejoindre les rangs de l’organisation terroriste, qui leur promet monts et merveilles.