Nigeria : Nasir El-Rufai s’en prend à la gouvernance de Bola Tinubu


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Nasir El-Rufai et Bola Tinubu
Nasir El-Rufai et Bola Tinubu

Nasir El-Rufai, ancien gouverneur de l’État de Kaduna et figure influente du All Progressives Congress (APC), a ouvertement pris position contre le président nigérian Bola Tinubu et son conseiller à la Sécurité nationale, Nuhu Ribadu. Se disant trahi après avoir contribué à l’élection de Tinubu en 2023, il dénonce une mise à l’écart orchestrée par le pouvoir. Refus d’un poste ministériel, enquêtes anticorruption ciblées, désaccords sur les réformes : la rupture est consommée.

Ces tensions révèlent les fissures grandissantes au sein du parti au pouvoir, alors que Tinubu tente de stabiliser son administration dans un climat politique et économique incertain.

Un poste ministériel refusé : le début des hostilités

L’ancien gouverneur de Kaduna souhaitait intégrer le gouvernement de Tinubu. Pourtant, sa candidature à un poste ministériel a été rejetée par l’Assemblée nationale. Un revers qu’il attribue directement au chef de l’État. Selon lui, ce rejet résulterait d’une volonté délibérée de l’écarter du pouvoir.

Des tensions exacerbées au sein du pouvoir

El-Rufai ne cible pas seulement le président. Il accuse également Nuhu Ribadu d’avoir joué un rôle clé dans son éviction. Selon lui, le conseiller à la Sécurité nationale aurait initié des enquêtes anticorruption pour l’affaiblir politiquement. Ces accusations révèlent de profondes fractures au sein du All Progressives Congress (APC), le parti au pouvoir.

Au-delà des tensions politiques, Nasir El-Rufai a dénoncé les réformes du gouvernement Tinubu. Lors d’une interview sur Arise TV, il a critiqué la décision du président d’importer des denrées alimentaires pour faire baisser les prix, estimant que cette mesure nuirait aux agriculteurs locaux. Ces critiques renforcent l’image d’un pouvoir divisé et mettent en évidence les dissensions internes qui fragilisent le gouvernement.

Une réponse cinglante de la présidence

Face à ces attaques, le porte-parole de la présidence, Bayo Onanuga, a minimisé les critiques d’El-Rufai. Il a déclaré qu’il était temps pour l’ancien gouverneur de « passer à autre chose » après son échec à obtenir un poste ministériel. Toutefois, cette confrontation croissante entre El-Rufai et le pouvoir risque d’accentuer les tensions au sein de l’APC, alors que Tinubu tente de consolider son administration face aux défis économiques et sociaux du pays.

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