Nigeria : les patients désertent les hôpitaux par crainte du Coronavirus


Lecture 2 min.
Equipements contre le Coronavirus
Equipements contre le Coronavirus

La pandémie du Covid-19 a entraîné une peur bleue des hôpitaux, chez les populations au Nigeria. Les patients préfèrent s’adonner à l’automédication, avec ses conséquences, plutôt que de se rendre dans les centres hospitaliers. Et pour cause.

Alors que le Nigeria compte officiellement 9 302 personnes contaminées au Coronavirus dont 2 697 guéries et 261 décédées, une crainte terrible des milieux hospitaliers s’est installée dans l’esprit des populations. En effet, les malades non atteints de Coronavirus ne veulent plus se rendre dans les hôpitaux qui, pour eux, sont devenus, en lieu et place des centres de secours qu’ils sont censés être, de potentiels foyers de contamination au Coronavirus. Du coup, le taux de fréquentation des centres de santé s’est réduit de moitié, passant de 4 millions de personnes avant la pandémie à 2 millions par semaine actuellement.

La baisse de fréquentation des hôpitaux n’épargne même pas les femmes enceintes. Là aussi, la fréquentation a été divisée par deux. Environ 600 000 femmes en état de grossesse se rendent présentement dans les hôpitaux contre 1,3 million auparavant.
« On n’a pas d’argent pour aller à l’hôpital et de toutes les façons on a peur d’y aller parce qu’on ne sait jamais ce qui peut arriver là-bas », a confié une femme, mère de deux enfants à VOA Afrique.

Ce manque de confiance dans les structures hospitalières du pays n’est que la conséquence de la fragilité du système de santé nigérian, qui, à l’instar de celui de beaucoup d’autres pays africains n’offre pas les soins adéquats aux citoyens. Cette attitude des populations devrait amener les autorités du pays à revoir le système sanitaire pour le rendre, non seulement performant, mais accessible par son coût aux couches les plus basses de la société.

Avatar photo
Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
Facebook Linkedin
Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News