Les parents des lycéennes de Chibok, reçus par le Président Muhammadu Buhari jeudi, plus d’un an et demi après leur enlèvement par Boko Haram, ont de nouveau réclamé leur libération.
Enlevées par Boko Haram le 14 avril 2014, les lycéennes de Chibok restent à ce jour toujours introuvable. Leurs parents, de leur côté, s’impatientent. Reçus jeudi à la présidence par le chef de l’Etat Muhammadu Buhari, ils ont de nouveau réclamé la libération de leurs filles. Le Président nigérian, lui, leur a demandé plus de temps pour les retrouver, au terme d’un entretien qui s’est déroulé à huis clos. Pour rappel, le dirigeant nigérian avait affirmé son intention de vouloir négocier avec Boko Haram pour obtenir la libération des jeunes filles. Mesure que son prédecesseur Goodluck Jonathan a toujours catégoriquement refusé.
Plus de 300 manifestants du mouvement « Bring back our girls » (Rendez-nous nos filles), qui organise régulièrement des manifestations depuis le rapt des jeunes filles, ont marché dans les rues d’Abuja pour réclamer leur libération, avant d’être emmenées en bus à la présidence pour une audience avec le Président nigérian.
Pour sa part, l’ancienne ministre de l’éducation, Oby Ezekwesili, a reproché au Président nigérian sa froideur à l’égard des parents. « Tout ce que le président avait besoin de faire après son discours était d’accompagner ces parents et de parler comme un père », a t-elle indiqué sur son compte Twitter.
Ce 14 avril 2014, plus de 200 lycéennes de Chibok sont enlevées par des combattants de l’organisation armée Boko Haram, en plein jour, alors qu’elles étudiaient au lycée de Chibok. Au début les autorités nigérianes ne prennent pas conscience de la gravité de la situation. Il a fallu une mobilisation massive au Nigeria et à l’international, et notamment de personnalités comme la première dame des Etats-Unis, Michelle Obama, qui a mené une campagne sur les réseaux sociaux pour réclamer leur libération, pour qu’elles décident concrètement à agir. Une attitude qui sera par la suite très critiquée de part et d’autres.
Plus d’un an après leur rapt, hormis la cinquantaine qui a pu s’enfuir, les familles sont toujours sans nouvelles de leurs filles et craignent le pire : qu’elles soient vendues comme esclaves ou périssent à cause des mauvaises conditions de détention.
Depuis 2009, Boko Haram a fait plus de 17 000 morts, et poussé plus de 2 millions de personnes à se déplacer, essentiellement dans le nord du Nigeria. Le groupe armé, dirigé par le féroce Abubakr Shakau, continue en attendant de semer la terreur et enlève régulièrement des femmes et des enfants.