La suspension de Twitter au Nigeria continue de défrayer la chronique. Mercredi, les autorités nigérianes ont révélé les conditions auxquelles devra désormais se plier le réseau social avant la levée de la suspension.
Suspendu depuis vendredi dernier au Nigeria où il a 40 millions d’utilisateurs, le réseau social de l’oiseau bleu pourra reprendre ses activités dans ce pays sous certaines conditions. « Tout d’abord, Twitter doit s’enregistrer en tant que société au Nigeria, pour obtenir une licence de la commission de radiodiffusion, qui est l’organe de régulation. Et il doit accepter de ne pas permettre à sa plateforme d’être utilisée par ceux qui promeuvent des activités contraires à l’existence de la société au Nigeria », a déclaré, ce mercredi 9 juin 2021, le ministre nigérian de l’Information et de la Culture, Lai Mohammed.
Au cours de son intervention, Lai Mohammed a également tenté de battre en brèche l’argument selon lequel Twitter a été suspendu pour avoir supprimé un tweet du Président nigérian, Muhammadu Buhari : « Nous n’interdisons pas Twitter simplement parce que Twitter a été… méchant avec une personne en particulier, non ! Nous avons une raison spécifique : Twitter continue d’être la plateforme de prédilection du mouvement séparatiste biafrais et nous pensons qu’aucun pays au monde n’accepterait cela », a-t-il indiqué.
Quelles que soient les raisons profondes qui justifient la décision, la suspension de Twitter fait bien l’affaire du régime nigérian qui se débarrasse de la plateforme la plus utilisée par les activistes et autres leaders de l’opposition. Selon NOIPolls, les Nigérians « utilisent Twitter pour donner une voix aux sans-voix et engager le gouvernement sur les questions qui, selon eux, vont mal dans le pays en temps réel ».
En attendant la levée éventuelle de la suspension, plusieurs Nigérians la contournent. « Devinez quoi ? Les seules personnes qui ont été réduites au silence pour le moment semblent être le gouvernement lui-même. Oui, certaines entreprises ne tweetent pas parce qu’elles ne veulent clairement pas être punies, mais les citoyens qu’ils essayaient de marginaliser tweetent toujours », a confié à la BBC, Gbenga Sesan, de l’initiative Paradigm.