Le Nigérian Aliko Dangote, l’un des hommes les plus riches d’Afrique, a décidé de lancer un projet de développement agricole d’envergure : la création de la plus grande usine d’engrais d’Afrique.
Après avoir débuté à l’âge de 20 ans par l’importation de produits alimentaires puis par la production (sucre, farine et ciment…), l’homme d’affaires Nigérian Aliko Dangote, âgé de 50 ans, qui est à la tête d’une fortune d’environ 13,9 milliards de dollars, souhaite créer la plus grande usine d’engrais sur le continent afin de lutter contre la famine en Afrique et d’accroître l’autonomie des africains et plus particulièrement du Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique.
Cette usine qui devrait voir le jour d’ici 3 ans doit générer 7000 emplois selon le groupe. Le secteur de l’agriculture, délaissé suite à la découverte du pétrole au Nigeria dans les années 1950, pourrait occuper jusqu’à 70% de la main d’œuvre nigériane si on lui en donnait les moyens juge Aliko Dangote. Le pétrole n’étant par ailleurs pas vraiment générateur d’emplois locaux, Aliko Dangote considère qu’il est nécessaire de réorienter l’économie pour lutter contre le chômage au Nigeria
Un projet d’envergure
Il faut que le Nigeria renoue avec l’agriculture pour accroître son autonomie en réduisant dans un premier temps ses importations. «Il n’y aucune raison que le Nigeria importe des engrais», a déclaré M. Dangote dans un communiqué, estimant que le pays peut se suffire à lui-même. « Quand notre usine sera prête, le pays deviendra auto-suffisant avec sa production de fertilisants et aura la même capacité d’exporter vers d’autres pays d’Afrique » a-t-il ajouté.
Mais les grandes idées d’Aliko Dangote ne font pas l’unanimité. Certaines filiales de son groupe ont connu des résultats décevants l’année dernière et l’étendue de la corruption au Nigeria pourrait ralentir ses futurs projets. Cependant, la réussite des investissements du milliardaire est réelle. Il est à la tête de plusieurs sociétés telles que Dangote Sugar Refinery, Dangote Flour Mills et National Salt Company et possède encore plusieurs autres sociétés qui n’ont pas été introduites en bourse.
La réussite de son projet d’usine d’engrais devrait être fructueuse pour le Nigeria comme pour le reste de l’Afrique. « Quoi qu’il se passe ici, cela aura un effet multiplicateur sur le reste de l’Afrique », selon Benjamin Odoemena, responsable du programme du Fonds international de développement agricole (FIDA) au Nigeria.