La récente découverte d’enfants détenus et enchaînés dans un centre coranique et subissant des traitements inhumains et dégradants au Nigeria a choqué le Président Buhari et son gouvernement, qui ont donc décidé de passer aux sanctions. Surtout que c’est le deuxième cas en un seul mois.
Dans le quartier Daura à Katsina, ville natale du Président Muhammadu Buhari, environ 300 enfants gardés prisonniers dans l’enceinte d’une école coranique, ont été découverts par la police d’après Al Jazeera. Ces enfants étaient maltraités et subissaient de graves sévices. Il y a quelques semaines à peine, dans l’Etat voisin de Kaduna, un raid de la police avait permis de libérer plus de 100 autres individus détenus dans des conditions inhumaines dans ces écoles coraniques.
Choqué, le Président Buhari a ordonné à la police la dissolution de l’ensemble de ces centres et la remise des détenus entre les mains de leurs parents. Les autorités nigérianes s’opposent au fait que soient ouverts des centres d’apprentissages où des humains, pire, des enfants, subissent des maltraitances au nom de la religion. Avant la descente des forces de l’ordre, des centaines d’individus en captivité avaient fui le centre, a laissé entendre la police citée par Al Jazeera. Les personnes libérées par les forces de l’ordre de Katsina ont été conduites à l’hôpital pour y recevoir les premiers soins.
Appelées almajiris, les écoles islamiques ou coraniques sont nombreuses dans le nord du Nigeria qui est essentiellement peuplé par les musulmans. L’organisation locale nigériane Muslim Right Concern estime qu’environ 10 millions d’enfants fréquentent ces écoles, selon l’information rapportée par Al Jazeera. Cette même source rapporte que le Président Buhari a fait savoir que le gouvernement avait en projet l’interdiction de ces écoles, mais il n’a fait aucun commentaire public sur le cas de Katsina, sa ville natale.