À Maiduguri, capitale de l’État de Borno, l’heure est au bilan à la suite des inondations qui ont noyé la ville, il y a dix jours. Un bilan très lourd tant au plan humain qu’au plan matériel.
Au Nigeria, les populations de Maiduguri font le bilan des terribles inondations qui ont frappé leur ville, il y a quelques jours. Des inondations dues à la rupture du barrage d’Alau, laquelle rupture est elle-même la conséquence des pluies diluviennes qui arrosent le pays. La rupture du barrage a libéré 540 milliards de litres d’eau sur la ville, ajoutés aux trombes d’eau déversées par la pluie.
Une véritable tragédie
Le bilan humain provisoire dressé à la suite du drame fait état d’une centaine de morts et des milliers de déplacés. Aishatu Ba’agana, une survivante et mère de trois enfants dont un bébé témoigne de l’horreur : « J’ai demandé à ma famille de m’aider à récupérer mon enfant, mais je ne sais pas si elle a pu le faire. Je ne les ai pas revus depuis ». Sa maison a été submergée par les eaux. Face au sinistre, le gouverneur de l’État a lancé un appel à la solidarité internationale. « Nos ressources sont à la limite de leurs possibilités et nous ne pouvons pas y arriver seuls », a-t-il clamé. Cet appel n’est pas passé inaperçu. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a déjà réagi en fournissant une aide alimentaire et même financière d’urgence aux sinistrés.
Ces inondations ont également entraîné d’importants dégâts matériels. La principale prison de la ville a été en partie détruite, permettant à 281 détenus de prendre le large. Les murs du poste de police locale et de certains bureaux du gouvernement ont également été emportés par les eaux. Les maisons submergées se comptent par centaines alors que 15% de la ville sont toujours sous les eaux. Ces inondations viennent en rajouter au supplice d’une population déjà martyrisée par la secte islamiste Boko Haram des groupes de bandits animés par un seul but : semer la zizanie pour perturber la quiétude des populations civiles.
Une année d’inondations Afrique
Ces derniers mois, plusieurs pays d’Afrique subissent les affres des inondations. Des intempéries d’une ampleur jamais atteinte, depuis plusieurs décennies, faisant de 2024 la pire année en termes d’inondations sur le continent. La Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Tchad, le Maroc, le Sénégal, le Soudan du Sud ont tous été frappés par le phénomène cette année. Au total, pas moins de 1 000 personnes ont péri dans ces inondations tandis que des milliers d’autres sont obligées de se déplacer.
L’été 2024 a été le plus chaud jamais enregistré sur la planète avec des records de température. Des canicules qui s’enchaînent, depuis plus d’un an, avec à la clé des phases de sécheresses ou d’inondations meurtrières. Cette situation a été favorisée par un réchauffement climatique sans précédent. L’Afrique reste l’une des régions les plus vulnérables face aux aléas climatiques alors que le continent n’est responsable que d’une infime partie des émissions de gaz à effet de serre.