Nigeria : la fièvre de Lassa inquiète avec 118 morts en trois mois


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Le Nigeria fait face à une flambée inquiétante de la fièvre de Lassa. En trois mois, 118 personnes ont succombé à ce virus hémorragique, dont plusieurs agents de santé.

La fièvre de Lassa, une maladie virale hémorragique endémique en Afrique de l’Ouest, sème l’inquiétude au Nigeria. En seulement trois mois, elle a causé la mort d’au moins 118 personnes, selon les chiffres du Centre nigérian de contrôle et de prévention des maladies (NCDC). Face à cette flambée de cas, les autorités sanitaires intensifient leurs efforts pour contrer l’épidémie, mais plusieurs défis persistent.

Une propagation alarmante du virus

Depuis le début de l’année, la fièvre de Lassa a touché au moins 645 personnes sur un total de 3 465 cas suspects répertoriés dans 33 États. L’État d’Ondo, situé dans le sud-ouest du pays, enregistre à lui seul plus de 100 cas confirmés, faisant de lui le principal foyer de l’épidémie.

Le taux de mortalité associé à cette infection s’élève à 18,3 %, bien au-delà de la moyenne habituelle d’environ 1 %. Cette hausse inquiète les spécialistes, qui soulignent que la fièvre de Lassa, autrefois saisonnière, semble aujourd’hui présente tout au long de l’année.

Le personnel de santé en première ligne

Parmi les victimes figurent également les agents de santé, avec au moins 20 professionnels infectés dans plusieurs États. Ces cas inquiètent particulièrement les autorités, qui redoutent une saturation des centres hospitaliers déjà confrontés à un manque de ressources.

Le NCDC a déployé des équipes d’intervention rapide dans 10 États fortement touchés, dont Kogi, Plateau, Ondo et Edo, afin de renforcer la surveillance et améliorer la prise en charge des patients. Toutefois, la réponse est freinée par le manque de tests de diagnostic, une surveillance communautaire insuffisante et une sous-mobilisation des ressources.

Une lutte contre la montre pour contenir l’épidémie

En réaction à cette flambée, le gouvernement nigérian a activé le Centre national des opérations d’urgence pour la fièvre de Lassa, visant à coordonner les efforts entre les autorités fédérales, locales et les organisations partenaires. Du matériel de protection et des traitements ont été distribués aux régions touchées, mais ces efforts restent limités face à l’ampleur de l’épidémie.

Le Dr Jide Idris, Directeur général du NCDC, appelle à une mobilisation générale pour enrayer la propagation du virus. Il insiste sur la nécessité pour les citoyens d’adopter de bonnes pratiques d’hygiène et de limiter leur exposition aux rongeurs, principaux vecteurs de la maladie.

Malgré les efforts engagés, le Nigeria se trouve face à un défi sanitaire majeur. La capacité des autorités à contenir l’épidémie et à renforcer la prévention sera déterminante pour prévenir une nouvelle vague de contamination.

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