Produire du vin de palme au Nigeria n’est pas chose facile. Les conditions de production de cette boisson alcoolisée étant archaïques, les nouvelles recrues peinent à être trouvées, car les jeunes ne veulent plus risquer leur vie pour le vin de palme.
L’industrie du vin de palme a du mal à séduire les jeunes Nigérians. Et pour cause, la production de cette boisson alcoolisée est difficile et dangereuse. Les jeunes Nigérians, de peur de risquer leur vie, ne souhaitent pas produire le vin de palme.
Une production avec des méthodes archaïques
Producteur de vin de palme est un métier éreintant au Nigeria. Ainsi, lorsqu’un arbre est prêt pour la récolte, il faut d’abord créer de larges entailles le long du tronc, à l’aide de machette, sur lesquelles le récoltant posera ensuite ses pieds pour grimper à 15 m de hauteur, en s’aidant d’une sorte de harnais. Une fois arrivé en haut du palmier, il doit prélever la sève qui s’est écoulée dans une bouteille installée au préalable. Face à ces conditions, les accidents mortels demeurent fréquents. Selon Mr Ozioko, producteur de vin de palme, « si on ne sait pas grimper, on tombe ». Par ailleurs, le salaire d’un producteur de vin de palme reste faible.
L’institut nigérian de recherche sur l’huile de palme (Nifor), à travers un projet pilote, souhaite former les nouveaux récoltants et rendre cette activité plus rentable. Il prévoit la formation de groupes de 10 personnes récoltant chacun 150 litres de breuvage par jour. Le breuvage serait ensuite transféré à des usines locales qui vendraient les bouteilles aux commerçants. L’organisme estime que chaque récoltant gagnerait environ 120 000 nairas (570 euros) par mois. Si ça marche, « la jeune génération sera peut-être attirée » par la profession, pense Isona Gold, du Nifor.
Issu de la fermentation naturelle de la sève, le vin de palme est un ingrédient indispensable à la vie sociale au Nigeria, indispensable lors des fêtes de mariage et concerts. On le déguste dans la région de Nsukka, dans le sud-est du pays depuis des siècles, bien avant la colonisation britannique et la création du pays. Le marché nigérian dispose aujourd’hui de bière, d’alcools étrangers, mais il existe une forte demande pour le vin de palme qui fait toujours partie de la culture locale.