Selon l’organisation de défense des droits de l’Homme Amnesty International, l’armée nigériane savait que la ville de Baga, décimée par une attaque de Boko Haram, qui a fait plus de 2 000 morts, était menacée par le groupes terroriste. Seulement, encore une fois, elle a laissé faire, dénonce l’ONG.
L’armée nigériane de nouveau pointée du doigt pour son incapacité à faire face à Boko Haram. Selon l’organisation de défense des droits de l’Homme, Amnesy International, elle avait été prévenue de l’imminence de l’attaque contre Baga, début janvier au Nigeria, qui a fait plus de 2 000 morts et plusieurs milliers de déplacés. Baga a été comme rayée de la carte tant les tueries y ont été violentes. Et les ONG sont unanimes, c’est sans doute l’attaque la plus meurtrière jamais perpétrée par Boko Haram.
« Des responsables militaires ont manqué à leur devoir de protection »
Selon Amnesty international, une source militaire de haut rang et d’autres sources, les quartiers généraux de l’armée dans la capitale fédérale à Abuja, avaient été informés de la menace d’une attaque de Boko Haram contre Baga, mais aussi contre la ville de Monguno, tombée elle aussi aux mains de Boko Haram, le week-end dernier. Selon l’ONG, des renforts avaient même été réclamés à plusieurs reprises par les chefs des bases militaires dans ces deux localités. Il ne fait pas de doute pour Amnesty international qui assure que ces « informations indiquent clairement que les responsables militaires nigérians ont manqué, de manière consternante et répétée, à leur devoir de protection à l’égard des civils de Baga et de Monguno, malgré plusieurs mises en garde contre le danger imminent d’une attaque de Boko Haram ».
Il n’y a pas de mots pour décrie la violence de l’attaque contre Baga. Des images satellites ont d’ailleurs été publiées par Amnesty international à la suite de la tueries pour montrer à quel point elle a été sanglante. Selon un survivant du massacre, une femme en train d’accoucher a été tuée par le groupe terroriste, qui n’a visiblement voulu épargner personne ! Une horreur suivi d’enlèvements de femmes et d’enfants Des centaines de civils, voire plus, ont été massacrés, des maisons ont été incendiées.
Un groupe armé qui s’est radicalisé au fil du temps
Depuis les débuts de l’insurrection armée, qui a vu le jour en 2002, les autorités nigérianes, plus occupées par l’évolution du cours du pétrole, sont dépassées par Boko Haram. Le chef du groupe Abubakar Shekau est connu pour sa férocité. C’est sous son commandement, en 2009, que le groupe armé s’est radicalisé, alors qu’à ses débuts, il ne s’attaquait qu’aux symboles du pouvoirs : gendarmeries, commissariats, lieux publics, mais n’avait pas pour vocation de tuer sans vergogne. Pour le moment, aucune force armée n’est en mesure de l’arrêter. Bien que les chefs d’Etat de la sous-région organisent la riposte à son encontre.