Le président Olusegun Obasanjo et le vice-président qu’il a limogé, Atiku Abubakar, ont accepté de régler leurs comptes devant la Cour suprême. Atiku Abubakar veut que la justice reconnaisse son licenciement et le retrait de ses privilèges, des allégations que le gouvernement réfute.
La Cour d’Appel du Nigeria siégeant à Abuja a décidé de transmettre à la Cour suprême la plainte déposée par le vice-président Atiku Abubakar à propos de son limogeage par le président Olusegun Obasanjo, pour un jugement rapide.
Cette décision, approuvée par les deux parties, a été prise après l’ouverture de l’audience de cette juridiction mercredi.
« Nous estimons que c’est un problème constitutionnel grave et qu’il s’impose de faire vite. Nous ne voulons pas que le suspense soit maintenu trop longtemps. Nous avons décidé de solliciter votre avis sur le transfert de ce dossier à la Cour suprême », a déclaré le président de la Cour d’Appel, Umar Abdullahi, qui s’adressait aux avocats du plaignant et du défendeur.
Les deux parties ont donné leur accord, mais la Cour doit encore se prononcer vendredi sur une requête du plaignant d’un ordre demandant aux parties de maintenir le statu quo en attendant un jugement définitif.
Le vice-président a porté plainte après l’annonce, par un assistant du président Obasanjo, de la vacance de son poste, suite à sa défection du Parti démocratique populaire (PDP) pour le parti d’opposition, Action Congress (AC) et sa désignation comme le candidat de ce parti pour l’élection présidentielle de 2007.
M. Abubakar a demandé à la Cour d’Appel de confirmer que le président n’avait pas le pouvoir dans le cadre de la constitution de le limoger; qu’il restait le vice-président jusqu’à la fin de mandat de l’administration le 29 mai 2007 et d’empêcher le président de lui retirer ses privilèges.
Le gouvernement fédéral a réfuté le fait que le vice-président ait été limogé ou que ses privilèges lui aient été retirés.
Dans un communiqué cependant, l’AC a déclaré que le gouvernement mentait, puisqu’il avait retiré tous les véhicules, le personnel ainsi que les agents de police et des services de sécurité de l’Etat (SSS) attachés au bureau du vice-président.
« La vérité dans cette affaire est que le vice-président rentre aujourd’hui et qu’il n’y a aucun véhicule officiel pour venir le prendre à l’aéroport », a déclaré le porte-parole de l’AC, Lai Mohammed.
Le président Olusegun Obasanjo et Atiku Abubakar, autrefois des alliés politiques très soudés, se sont brouillés après que le second s’est clairement opposé à une campagne visant à maintenir le premier au pouvoir, à l’issue de ses deux mandats constitutionnels à la tête de l’Etat.