Habituellement retranchés dans le nord-est musulman du pays où ils commettent leurs exactions, les membres du groupe Boko Haram ont fait incursion, ce vendredi, dans la capitale nigériane. Ce qui a occasionné des échanges de tirs entre les islamistes et les forces de sécurité ayant entraîné de nombreux morts.
Des affrontements armés ont éclaté ce vendredi dans Abuja, la capitale nigériane. Les présumés membres du groupe islamiste Boko Haram ont quitté leur domaine de prédilection, le nord-est du pays, pour s’inviter dans la capitale-même. Cette incursion sera combattue par les forces de l’ordre. Ce qui aura occasionné un nombre indéterminé de morts et de blessés.
C’est la première attaque de Boko Haram depuis plusieurs mois dans la capitale fédérale, pourtant placée sous haute protection policière. Cette incursion survient quelques jours après une autre attaque attribuée à Boko Haram dans le nord-est, ayant fait au moins 87 morts. Sur la base des renseignements fournis par des hommes de Boko Haram en détention, les forces de sécurité du Nigeria se sont rendues dans la nuit de jeudi à vendredi à Abuja derrière la résidence des parlementaires fédéraux, dans le quartier d’Apo, où était censées se trouver des armes, a déclaré Marilyn Ogar, porte-parole des services de renseignement nigérians, dans un communiqué repris par l’AFP.
Les forces de l’ordre ont commencé à creuser à la recherche d’armes dans le sol d’un bâtiment de deux étages en construction. C’est à ce moment là que les policiers ont « été pris sous des tirs nourris (…) provenant d’éléments de Boko Haram présents dans la zone. Ce qui a entraîné une réponse immédiate des forces de sécurité. Plusieurs personnes ont été blessées et 12 autres ont été arrêtées, en relation avec cet incident », a précisé la porte-parole. Pour le porte-parole de l’armée, Ibrahim Attahiru, contacté vendredi par l’AFP, la police à Benisheik « a été dépassée par cette attaque ». Mais il a refusé de commenter des témoignages selon lesquels l’armée, à cours de munitions, aurait dû battre en retraite. Selon une source sécuritaire à Beinisheik, les assaillants islamistes étaient munis de « canons anti-aériens ». Ce qui fait comprendre que Boko Haram est de mieux en mieux équipé depuis quelques mois.
Pourtant, Abuja a été placée sous haute surveillance depuis l’attentat contre le siège de l’ONU qui avait fait 25 morts en 2011. Des postes de contrôle ont notamment été installés devant tous les bâtiments gouvernementaux. Mais, selon toute vraisemblance, rien ne peut arrêter ce mouvement qui commet des attentats et des exactions tous azimuts.