Deux anciennes filles de Chibok, ces élèves enlevées par le groupe djihadiste Boko Haram, en 2014, dans le Nord-Est du Nigeria, ont été retrouvées par l’armée nigériane qui en a fait l’annonce mardi.
Les deux jeunes femmes faisaient partie des 276 écolières qui avaient été enlevées de leur pensionnat de Chibok. Cette affaire avait d’ailleurs provoqué une campagne mondiale baptisée Bring Back Our Girls à laquelle avait même pris part la Première dame américaine de l’époque, Michelle Obama. Elles sont apparues avec des bébés dans les bras. Selon l’armée, les jeunes femmes avaient été retrouvées les 12 et 14 juin, lors d’opérations de ratissage à deux endroits différents.
L’une nommée Hauwa Joseph, a été retrouvée le 12 juin dernier, avec d’autres civils, près de Bama. L’armée venait de lancer l’assaut contre un camp de Boko Haram. «J’avais neuf ans quand nous avons été enlevées de notre école à Chibok. Je me suis mariée récemment et j’ai eu cet enfant», a-t-elle confié. «Nous étions abandonnées, personne ne s’occupait de nous. Nous n’étions pas nourries», a ajouté celle qui est devenu une jeune femme.
L’autre fille de Chibok retrouvée se nomme Mary Dauda et était âgée de 18 ans au moment du rapt. Elle a été libérée le 14 juin dernier, près du village de Ngoshe, dans le district de Gwoza, à la frontière avec le Cameroun. Son récit est similaire à celui de Hauwa Joseph. «Ils vous affamaient et vous battaient si vous refusiez de prier. Toutes les filles de Chibok qui restent sont mariées et ont des enfants», confie-t-elle, soulignant avoir laissé plus de 20 autres files dans le village où elle vivait.
Au total, 276 écolières avaient été enlevées en 2014. Mais 57 d’entre elles avaient réussi à échapper à leurs ravisseurs. Par la suite, dans le cadre de négociations avec les autorités nigérianes, 80 autres filles avaient été échangées contre des commandants de Boko Haram. A l’heure actuelle, plus d’une centaine de ces filles sont portées disparues, pour la plupart mariées de force à des djihadistes.
Lire : Nigeria : 7 ans après, des filles Chibok restent toujours introuvables