Un train de passagers a été attaqué sur la ligne ferroviaire Abuja – Kaduna, lundi soir, faisant des victimes. Une attaque attribuée à des groupes de bandits opérant dans le centre et le nord-ouest du Nigeria.
Des hommes armés se sont attaqués à un train transportant environ 970 passagers en partance d’Abuja pour Kaduna. L’attaque a eu lieu, lundi, aux environs de 21 heures locales, près de la gare de Rijana. Les assaillants, des « bandits », ont d’abord fait usage d’explosifs sur les rails afin d’empêcher la progression du train, avant d’ouvrir le feu. Déployée rapidement sur les lieux, l’armée a réussi à repousser les assaillants qui se sont repliés non sans avoir fait des victimes, contrairement à ce qu’avait laissé entendre, peu de temps après les événements, un haut responsable sécuritaire nigérian qui avait confié à l’AFP que l’attaque n’avait pas fait de victimes. Ce mardi matin, en effet, le responsable de la sécurité de l’État de Kaduna, Samuel Aruwan, a rendu public un communiqué signifiant que « les passagers ayant été blessés, ou qui sont décédés ont été transférés dans des hôpitaux ».
Quid du nombre de personnes décédées ou même de disparus ? Le communiqué reste muet sur cette question, mais indique tout de même que « l’évacuation des passagers pris au piège à bord du train Abuja – Kaduna a pris fin ce matin ». Des témoignages donnent tout de même une certaine idée de l’étendue du drame. Abdulwadud Ahmad, un rescapé, confie à l’AFP qu’il connaît au moins neuf personnes qui ont été tuées dans l’attaque : « Ils (les bandits, ndlr) ont bombardé la voie et ont commencé à échanger des tirs avec la sécurité à l’intérieur du train. Ils ont maîtrisé les forces de sécurité, puis sont entrés dans le train (…) et ont enlevé beaucoup de gens. Ils ont tué certaines personnes intentionnellement tandis que d’autres (ont été tuées) par des balles perdues », témoigne-t-il.
« Des personnes ont été blessées, d’autres tuées et d’autres encore enlevées. Ils ont emmené presque toutes les personnes du wagon 17. Ils ont aussi emmené mon ami et sa femme enceinte. Je dirais que sept personnes sont mortes. Puis, l’armée nous a secourus, et je suis rentré chez moi vers quatre heures du matin », affirme Faruk Isa Abubakar Argungu, lui aussi témoin du drame. Ce drame rappelle celui du samedi, dans la même région, alors que des bandits ont attaqué l’aéroport de Kaduna, avant d’être repoussés par l’armée. Mais, un garde de sécurité ayant sonné l’alerte quand il a aperçu les assaillants a été abattu par ces derniers. Le trafic aérien avait été momentanément suspendu.
Au nord-ouest et au centre du Nigeria, ces gangs localement appelés des « bandits » sèment, depuis plusieurs années, la terreur, pillant, ravissant et tuant des populations civiles. Les attaques du samedi et du lundi constituent les dernières en date depuis un certain temps.