La police nigériane a déclaré avoir effectué une nouvelle descente dans une école religieuse dans le nord du Nigeria. L’opération a permis de libérer 150 élèves en détention, victimes au quotidien de nombreux abus, et autres traitements dégradants.
En l’espace de quelques semaines, un peu moins de 1000 jeunes ont été délivrés par la police nigériane pendant les descentes dans les écoles religieuses situées dans la partie septentrionale du pays. Samedi dernier, une opération de police a permi de libérer 150 élèves en détention. Pour le compte du mois de septembre, 300 garçons avaient été trouvés dans la ville de Kaduna. Les moins âgés de ce groupe n’étaient que des enfants. Leurs corps portaient des traces de violences, tortures, ainsi que d’abus sexuels.
Les écoles de l’horreur
Les jours suivants, d’autres raids de la police avaient permis de sauver 400 jeunes hommes internés dans deux autres écoles religieuses. Quelques-uns des résidents avaient pu s’échapper et tirer la sonnette d’alarme. Pour cette nouvelle opération de libération, un communiqué de la police a fait savoir que 22 femmes se trouvaient parmi les 150 « étudiants » libérés. Sur le territoire nigérian, 9 millions d’étudiants seraient embrigadées dans ce genre d’écoles islamiques privées dénommées « écoles Almajiri ».
C’est souvent la seule solution qui s’offre pour que les enfants de personnes peu fortunées puissent être scolarisés, dans une région marquée par une forte absence des structures étatiques. Pour quelques parents, il s’agit là d’une panacée permettant d’encadrer un enfant difficile, accro à la drogue ou tout simplement délinquant.
En juin dernier, les autorités gouvernementales du pays avaient souhaité introduire des réformes dans le concept « Almajiri ». Eût égard aux événements récents, force est de constater qu’elles ont tôt fait de traduire cette volonté en actes concrets.