Nigeria : des arrestations pour non-respect du jeûne du ramadan


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Drapeau du Nigeria
Drapeau du Nigeria

Au Nigeria, la police islamique de l’État de Kano, la Hisbah, a interpellé 25 personnes pour non-respect du jeûne du ramadan. Ces arrestations, qui concernent des musulmans ainsi que des vendeurs de nourriture, illustrent l’application stricte de la charia dans cette région.

La police islamique de l’État de Kano, connue sous le nom de Hisbah, a interpellé plusieurs personnes pour avoir mangé, bu ou vendu de la nourriture en public pendant le ramadan. Vingt-cinq individus, dont vingt musulmans et cinq commerçants, ont été arrêtés depuis le 2 mars. L’opération, menée sous la supervision de Mujahid Aminudeen, commandant adjoint de la Hisbah, se poursuivra jusqu’à la fin du mois sacré.

Une application stricte de la charia à Kano

Dans le nord du Nigeria, douze États à majorité musulmane appliquent la charia en complément du droit laïc. L’observance du ramadan y est rigoureusement surveillée, et toute infraction entraîne des sanctions. Mujahid Aminudeen a précisé que la Hisbah intervient sur signalement de citoyens indignés par la consommation d’aliments en public par des musulmans. Il a déclaré à la BBC : « Il est regrettable que, durant un mois sacré consacré au jeûne, des adultes soient vus en train de manger et boire en public. Nous ne pouvons tolérer cela.« 

Les personnes arrêtées ont été traduites devant un tribunal de la charia. Contrairement aux années précédentes, où certaines avaient été libérées après s’être engagées à respecter le jeûne, la Hisbah applique cette fois la loi islamique avec plus de fermeté. En plus du respect du ramadan, elle surveille également d’autres aspects de la moralité publique, tels que l’interdiction de l’alcool et la séparation des sexes dans les lieux publics et les transports.

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Un climat de répression religieuse ?

Cette politique divise la population nigériane. Une partie de l’opinion publique soutient la Hisbah, estimant qu’elle préserve les valeurs islamiques. D’autres dénoncent une atteinte aux libertés individuelles. La cohabitation entre la charia et le droit laïc demeure un sujet sensible au Nigeria, pays de plus de 200 millions d’habitants où chrétiens et musulmans vivent sous des régimes juridiques distincts.

Alors que le ramadan se poursuit jusqu’au 30 mars, la Hisbah maintient son dispositif de surveillance. Cette stricte application de la charia risque d’intensifier les tensions entre partisans d’une rigueur religieuse et défenseurs des libertés individuelles.

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