Le Président nigérian Muhammadu Buhari a promis des réformes « étendues » au milieu des manifestations contre la brutalité policière. Il a également promis justice pour les victimes d’abus de la police et une enquête sur la mort d’un manifestant dans l’État d’Oyo. Mais, les manifestants réclament, depuis longtemps, la dissolution de la brigade spéciale anti-vol (SARS).
Cette manifestation contre les violences continue de prendre de l’ampleur, depuis dimanche. Les manifestants restent mécontents après l’annonce, selon laquelle les officiers sont redéployés dans d’autres unités plutôt que d’être sanctionnés. Au cours du week-end, les manifestations « EndSARS » se sont propagées également en Europe et au Canada, après des informations faisant état d’arrestations illégales, de tortures et de fusillades.
Les manifestations sont entrées dans leur quatrième jour avec des informations faisant état de manifestants barricadant une route principale dans le centre commercial de Lagos, et d’autres se rassemblant à proximité du principal aéroport de la ville.
Dans son discours vidéo de lundi, le Président nigérian Muhammadu Buhari a déclaré que la dissolution des SARS n’était « que la première étape » d’une série de réformes, ajoutant que les policiers travaillaient dur et que la réputation de la force ne devrait pas être entachée. Les sceptiques soulignent également le fait que c’est la quatrième fois en autant d’années que des promesses sont faites de dissoudre ou de réformer les « SARS ».
Dans un communiqué, le chef de la police nigériane, Mohammed Adamu, a déclaré que les allégations d’abus feraient l’objet d’une enquête par un comité comprenant des membres de la société civile. Pourtant, beaucoup sont préoccupés par le fait que des malfaiteurs présumés continuent de servir dans la force, et il est difficile de savoir si des officiers seront poursuivis pour des abus passés.
Par ailleurs, après l’annonce de dimanche de la dissolution de l’unité de police, des policiers ont continué à utiliser des gaz lacrymogènes, des canons à eau et des balles réelles contre des manifestants dans la capitale, Abuja, et dans le sud-ouest de l’État d’Oyo.