Le Président du Nigeria, Muhamadu Buhari, veut faire de la lutte contre Boko Haram une priorité. Ce jeudi, il a nommé de nouveaux chefs de l’armée à qui il accorde un délai de 3 mois pour en finir avec l’insurrection du groupe terroriste, Boko Haram
Les nouveaux chefs de l’armée nigériane ont du pain sur la planche. Ce jeudi 13 août 2015, lors de la nomination de nouveaux chefs de services de renseignements, le nouveau Président du Nigeria, Muhamadu Buhari, a été clair et précis. Son mot d’ordre : mater l’insurrection de Boko Haram en 3 mois.
Le Président a confié aux nouveaux chefs la mission de veiller aux hommes et aux matériels sous leur commandement. Il leur a demandé de veiller également au bien-être des troupes, condition sine qua non. Le Président a promis de leur fournir le soutien nécessaire pour faire face aux terroristes de Boko Haram et pour protéger les civils. Il leur a aussi demandé de respecter le droit des combattants afin de gagner le soutien du peuple nigérian et de la communauté internationale.
Cette nomination intervient à la suite du licenciement de plusieurs chefs de l’armée, il y a un mois, par le nouveau Président de ce pays d’Afrique de l’Ouest. Le motif n’était pas mentionné, mais beaucoup estiment que l’impuissance des chefs de l’armée à juguler la menace Boko Haram a motivé cette décision.
Mises à part les nombreuses déroutes que subit l’armée nigériane dans son combat contre Boko Haram, ses méthodes de traitement des prisonniers sont aussi décriées par des témoins. Dans son rapport, Amnesty International dénonce que « depuis 2011, l’armée nigériane a arrêté au moins 20 000 personnes dans le nord-est du Nigeria. Les personnes sont souvent soupçonnées d’avoir des liens avec Boko Haram. Plus de 7 000 sont mortes durant leur détention. Elles sont mortes de torture, de famine, de maladie ou simplement abattues ».
Amnesty International, qui cite des témoignages de civils, évoque des réponses brutales de l’armée. En nommant de nouveaux chefs à la tête de l’armée, Buhari entend resserrer l’étau autour de l’insurrection de Boko Haram. La nouvelle de la destitution d’Abubakar Shekau (non encore confirmée) est un signe que le mouvement vacille, mais cela ne garantit pas une victoire proche de l’armée nigériane.