Le groupe terroriste nigéran Boko Haram a égorgé dix pêcheurs près du Lac tchad, dans le nord-est du Nigeria.
Boko Haram continue de semer la terreur dans le nord du Nigeria, où il ne se passe désormais plus un jour sans que le groupe armé ne commette une sanglante attaque. Dix pêcheurs ont été égorgés au couteau par des membres du groupe terroriste nigérian, près du Lac Tchad, dans le nord-est du Nigeria, lors d’une attaque dans trois villages de Baga.
L’information a été rapportée, ce jeudi 30 juillet 2015, par un responsable local et un habitant alors même que la sanglante attaque a eu lieu lundi dernier. Mais la région étant très isolée et les lignes téléphoniques ne fonctionnant quasiment plus, les témoins ont dû attendre de rejoindre Maiduguri, la capitale de l’Etat de Borno, à plus de 100 km au sud, pour lancer l’alerte. Le drame s’est produit à 16H00 (15H00 GMT). Boko Haram attaque alors trois villages sur les rives du Lac Tchad où les 10 pêcheurs sont massacrés. Les combattants du groupe armé évitent d’utiliser des armes à feu pour ne pas attirer l’attention des soldats de Baga, d’où leur utilisation de couteaux.
Les habitants des villages de pêcheurs de Baga avaient tous fui, en janvier, dernier, après que la zone ait été rasée par l’attaque la plus meurtrières de l’histoire du groupe terroriste, qui avait fait pas moins de 2 000 morts. Des images satellites de l’organisation de défense des droits de l’Homme Amnesty international témoignaient de la violence de l’attaque. Certains témoins avaient raconté que même une femme qui était en train de mettre son enfant au monde n’avait pas été épargnée par Boko Haram.
Des réfugiés tués en cours de chemin
Mais depuis un mois, ces villages qui s’étaient vidés de leurs habitants ont commencé de nouveau à grouiller de monde. Tous sont revenus, pensant que l’armée avait suffisamment sécurisé la zone et qu’ils pouvaient de nouveau vendre du poisson. Mais c’est sans compter avec la détermination de Boko Haram qui n’avait pas encore dit son dernier mot. Le groupe terroriste ne manque jamais une occasion de prouver à l’armée qu’il a toujours une grande capacité de nuisance. Depuis 2009, date à laquelle Abubakar Shekau a pris la direction du groupe armé né en 2002, il a fait plus de 15 000 morts et poussé 1,5 million de personnes à se déplacer.
Seulement, la vie dans les camps de déplacés est aussi loin d’être de tout repos. Le manque de nourriture et les conditions de vie difficiles poussent beaucoup de réfugiés à rentrer. Malheureusement leur retour est souvent périlleux, puisque Boko Haram ne rate jamais une occasion de les tuer en chemin…