La ville de Gwoza au Nigeria a subi, ce samedi, une série d’attaques perpétrées par des femmes kamikazes. Au moins 18 personnes ont perdu la vie dans ces attaques et beaucoup d’autres sont blessées.
À Gwoza, ville de l’État de Borno situé dans le nord-est du Nigeria, les populations ont été endeuillées, ce samedi, par des attaques terroristes. Lesquelles attaques, non revendiquées jusqu’ici, ont été perpétrées par des femmes kamikazes. Une méthode qui fait penser à la secte djihadiste Boko Haram habituée à utiliser des femmes dans ce genre d’opération.
Au moins 18 morts
La première attaque est survenue lors des festivités organisées dans le cadre de la célébration d’un mariage. Il était environ 3 heures de l’après-midi lorsqu’une femme portant un bébé au dos a déclenché des explosions en pleine célébration des festivités. Six personnes sont mortes dans ces explosions. C’est au cours des prières funéraires dédiées aux victimes de ce premier attentat qu’une deuxième attaque a été perpétrée. Toujours par une femme kamikaze. Suivra une troisième explosion déclenchée par une adolescente dans les environs de l’hôpital général de Gwoza. Au total, au moins dix-huit personnes ont péri dans la série d’attaques. Dix-neuf autres « gravement blessées » ont été acheminées vers Maiduguri, la capitale de l’État pour y recevoir des soins. Vingt-trois autres blessés devaient être évacués, selon le rapport de la situation établi par les autorités.
Boko Haram toujours présent
C’est en 2002 que le mouvement appelé Boko Haram, reconnu au départ comme une secte prônant un islam radical et rigoriste basé sur l’application de la charia, a été créé à Maiduguri par Mohamed Yusuf. Le mouvement, devenu un groupe terroriste, va par la suite s’affilier à Al-Qaïda et à l’État islamique et se faire remarquer par des attaques terroristes, depuis 2009. Des dizaines de milliers de personnes – dont plus de 300 000 enfants – ont péri par l’action de Boko Haram qui s’attaque aussi bien aux postes de police, à l’armée et aux civils.
De même, plus de 2.3 millions de personnes se sont déplacées de leurs lieux de résidences habituelles devant les exactions du groupe terroriste. Dans son extension, Boko Haram a gagné le Cameroun et même le Tchad entraînant la formation d’une coalition régionale pour contrer son avancée. Depuis les éliminations successives de ses chefs, Mohamed Yusuf en 2009 et Abubakar Shekau en 2021, et l’intensification de la répression du groupe par l’armée nigériane et les armées voisines du Cameroun et du Tchad, Boko Haram a vu son action se réduire considérablement.
Ces derniers mois, le groupe se fait de moins en moins remarquer au Nigeria par des attentats-suicides comme ceux perpétrés ce samedi, préférant les pillages, les kidnappings ou encore les tueries. Des actes qui démontrent que malgré la traque dont elle fait l’objet, le groupe est toujours présent.