L’ancien Président du Nigeria Olusegun Obasanjo a claqué la porte du parti au pouvoir, dont il est pourtant le pilier. A six semaines de la Présidentielle, ses relations avec le Président Goodluck Jonathan, qu’il a accusé de vouloir frauder pour être réélu, n’ont jamais été aussi tendues.
Plus rien ne va entre le chef d’Etat nigérian Goodluck Jonathan et l’ex-Président Olusegun Obasanjo. A six semaines de la Présidentielle, ce dernier a quitté le parti au pouvoir, dont il est le pilier, lundi soir, sur un coup de tête. D’après les médias locaux , Olusegun Obasanjo a même publiquement déchiré sa carte de membre du Parti Démocratique Populaire (PDP).
Son départ de la majorité intervient alors qu’il a récemment accusé le Président Goodluck Jonathan d’être prêt à frauder pour remporter la Présidentielle du 28 mars. Un coup de théâtre largement commenté par la presse nigériane, ce mardi. Si le soutien de l’ancien Président du Nigeria, âgé de 77 ans, a été déterminant pour l’élection de Goodluck Jonathan, en 2011, les relations entre les deux hommes se sont rapidement dégradées, surtout ces derniers mois.
Succession de critiques contre Goodluck Jonathan
Olusegun Obasanjo, qui a dirigé le Nigeria de 1999 à 2007, a en effet récemment déclaré avoir peur pour l’avenir de son pays, dans une interview accordée au journal Financial Times, à Nairobi, la capitale kényane. Il a même indiqué craindre un coup d’Etat après le report de la date de l’élection présidentielle. Dans cette interview, l’ancien Président a évoqué le moral au plus bas des forces de sécurité nigérianes et a pointé les dysfonctionnements internes de l’armée nigériane. Il a également critiqué un recrutement défaillant, le manque de formation des militaires, l’absence de motivation et la corruption qui fait rage au sein de l’institution. Signe de son désaccord avec le pouvoir.
De même, en décembre dernier, il a vivement critiqué Goodluck Jonathan dans une autobiographie. L’ancien Président a même été poursuivi pour avoir publié ces écrits critiques envers le pouvoir. L’autobiographie en question fait trois tomes, dont les bonnes feuilles ont fait la Une de la presse. Dans des extraits publiés dans la presse nigériane, il estime même que Muhammadu Buhari, lui aussi un ex-dictateur militaire, possible candidat de l’opposition face à Goodluck Jonathan, en février, ferait « un dirigeant fort, quasi-inflexible, courageux et déterminé ».
Si l’ancien Président est allée jusqu’à louer un futur opposant au Président Goodluck Jonathan, c’est que la hache de guerre avec son ancien poulain est pour de bon déterrée.