Cinq militants indépendantistes de la région du Biafra ont été tués par les forces de l’ordre dans le sud du Nigeria alors qu’ils célébraient l’annonce de la libération du leader de leur mouvement.
Les relations entre Abuja et la région indépendantiste du Biafra sont toujours aussi tendues. Cinq militants indépendantistes de la région ont été tués par les forces de l’ordre dans le sud du Nigeria alors qu’ils célébraient l’annonce de la libération du leader de leur mouvement, Nnamdi Kanu. Ce dernier est aussi le directeur de Radio Biafra, qui émet à Londres, et un des fondateurs du groupe interdit Peuple indigène du Biafra (IPOB).
Selon un porte-parole de l’IPOB, « les forces de l’ordre ont abattu cinq de nos membres jeudi à Onitsha alors que nous fêtions la nouvelle de sa libération ordonné par la Haute cour fédérale d’Abuja », a déclaré à Ikechukwu Ugwoha, un porte-parole de l’IPOB. Huit autres militants ont été blessés par balles et transportés à l’hôpital, où des policiers sont allés les arrêter, selon le porte-parole.
IPOB réclame en effet l’indépendance de cette région du sud-est du Nigeria, délaissée par l’Etat, théâtre d’une guerre civile meurtrière de 1967 à 1970, qui avait coûté la vie à environ un million de personnes. L’arrestation du leader du mouvement d’indépendance Nnamdi Kanu en octobre avait provoqué une vague de manifestations au Biafra où le peuple igbo est majoritaire, ainsi que dans d’autres régions du Nigeria, notamment à Lagos.
Nnamdi Kanu avait été arrêté en octobre puis inculpé de « terrorisme », « conspiration » et « appartenance à une organisation illégale ».
Face à la montée de la tension, dans un entretien diffusé mercredi sur la chaîne privée Channels, le prix Nobel de littérature Wole Soyinka a appelé le gouvernement du Nigeria à la modération et au dialogue face au renouveau d’un mouvement indépendantiste au Biafra. Selon lui, plutôt que d’utiliser la force, les autorités doivent voir ce qu’il est possible de faire pour que les indépendantiste « se sentent vraiment une partie du Nigeria ». Au lieu de se contenter de répéter que « la souveraineté du Nigeria est indivisible et non-négociable ».