L’insécurité prend des proportions inquiétantes dans l’État de Kaduna, au Nord-Ouest du Nigeria. De nouveaux enlèvements de lycéens ont eu lieu, dans la nuit du dimanche au lundi, dans le pensionnat d’un lycée situé dans cet État.
Il sonnait environ 2 heures du matin, cette nuit, lorsque des hommes armés ont fait irruption dans le pensionnat du lycée Bethel Secondary School, dans la localité de Chikunde, elle-même située dans l’État de Kaduna (nord-ouest du Nigeria) où dormaient 165 lycéens. Les assaillants ont réussi à emmener avec eux 140 parmi ces lycéens, tandis que 25 ont pu prendre le large, selon le témoignage fait à l’AFP par Emmanuel Paul, un enseignant de l’établissement. Mais ce chiffre reste à confirmer. À en croire un des responsables de l’établissement, les ravisseurs seraient à la quête de rançon.
Selon Emmanuel Paul, « les hommes armés ont escaladé le grillage pour pénétrer dans l’école », « tout indique qu’ils sont arrivés à pied ».
Cette attaque est la troisième enregistrée en moins de trois jours dans le même État. Dans la seule journée du dimanche, au moins huit employés d’un hôpital de Kaduna ont été enlevés. Parmi eux, il y avait deux infirmières et un bébé. Sept personnes ont été tuées dans plusieurs attaques, selon le rapport effectué par Samuel Aruwan, chargé de la sécurité au sein du gouvernement de Kaduna.
Le Nord-Ouest du Nigeria est devenu, depuis quelques années, le théâtre de violences où les rapts d’élèves, d’étudiants ou d’enseignants se comptent par dizaines. Plus de 1 000 personnes ont été enlevées depuis le mois de décembre, certaines étant toujours gardées par les ravisseurs. Les auteurs : des groupes criminels que les autorités nigérianes appellent des « bandits ». Leur mode opératoire : attaques des villages, vols de bétail, kidnappings de villageois, de personnalités locales ou de voyageurs contre rançon, à partir de leurs bases qui se trouvent dans la forêt de Rugu couvrant les États nigérians de Zamfara, Katsina, Kaduna et du Niger.