Niger : une attaque jihadiste meurtrière frappe la région de Tillabéri


Lecture 2 min.
Djihadistes

Le Niger a été une nouvelle fois endeuillé par une attaque jihadiste d’une rare violence.

Vendredi 21 mars, dans la région de Tillabéri, quarante-quatre civils ont été tués par des assaillants lourdement armés, alors qu’ils étaient réunis pour la grande prière du vendredi.

Un massacre en pleine prière

L’attaque s’est produite dans le village de Fambita, situé dans la commune de Kokorou, en plein cœur de la zone des « trois frontières », partagée entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso. D’après les autorités nigériennes, les assaillants, affiliés à l’État islamique au Sahel (EIS), ont encerclé la mosquée avant d’ouvrir le feu sur les fidèles. Les assaillants ont ensuite incendié le marché et plusieurs habitations, semant la terreur parmi les habitants.

Selon les premières analyses, cette attaque pourrait être une réaction aux opérations militaires récentes menées par les forces nigériennes dans le cadre de l’opération « Niya ». Cette campagne, visant à neutraliser les groupes jihadistes actifs dans la région, aurait résulté en l’élimination de 90 combattants de l’EIS la semaine précédente. L’attaque de Fambita semble ainsi être une vengeance ciblée contre des civils innocents.

Une région sous tension permanente

La zone de Tillabéri est depuis plusieurs années le théâtre d’affrontements réguliers entre les forces de sécurité nigériennes et les groupes armés jihadistes. L’absence de présence étatique forte et les difficultés logistiques rendent cette région particulièrement vulnérable aux incursions terroristes. La situation a été aggravée par la rupture de la coopération militaire avec la France et le redéploiement des forces de sécurité locales.

Face à ce massacre, les autorités nigériennes ont décrété trois jours de deuil national. Le ministère de l’Intérieur a affirmé que « ces crimes crapuleux ne resteront pas impunis », promettant de traquer et poursuivre les responsables devant la justice.

Cependant, cette promesse suffira-t-elle à rassurer une population meurtrie ? La persistance des attaques, malgré les engagements de la junte au pouvoir depuis juillet 2023, pose la question de l’efficacité des stratégies de lutte contre le terrorisme dans la région. La création annoncée d’une force conjointe de 5 000 soldats par les pays de l’Alliance des États du Sahel sera-t-elle une réponse adaptée à cette escalade de violence ? Seul l’avenir le dira.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News