Au lendemain de la mission nigérienne déployée, successivement, à Bamako et à Ouagadougou, les nouvelles autorités de Niamey ont suspendu les signaux de RFI et de France 24 sur le territoire.
RFI et France 24 ne peuvent plus émettre par leurs canaux habituels sur le territoire nigérien, depuis l’après-midi de ce jeudi. C’est la décision prise par le Conseil national de sauvegarde de la patrie (CNSP). Une décision qui intervient seulement 24 heures après l’envoi d’une mission conduite par le numéro 2 de la junte, le général Salifou Mody, au Mali et au Burkina Faso. Le Niger marche ainsi sur les pas de ces deux pays qui ont pris les mêmes mesures, respectivement, en mars 2022 et en mars 2023.
Condamnation unanime de France Médias Monde et du Quai d’Orsay
Dans la même soirée, le groupe France Médias Monde émet un communiqué pour condamner la décision des militaires nigériens. Le communiqué parle d’une « décision prise hors de tout cadre conventionnel et légal, qui prive un peu plus encore, dans la région, les citoyens de leur accès à une information libre, indépendante et vérifiée ». Même attitude de la part du ministère des Affaires étrangères qui se fend également d’un communiqué allant dans le même sens. « La France condamne très fermement la suspension de la diffusion de France 24 et de RFI au Niger », commence le communiqué. Avant de poursuivre : « La France réaffirme son engagement constant et déterminé en faveur de la liberté de la presse, de la liberté d’expression et de la protection des journalistes et de tous ceux dont l’expression concourt à une information libre et plurielle et au débat public, partout dans le monde ».
Malgré la suspension de ces chaînes, les auditeurs et téléspectateurs nigériens –selon des estimations, 18% de la population nigérienne écoutaient RFI par semaine en 2022 et 25 % regardaient France 24– peuvent continuer à les suivre sur YouTube, leurs applications, leurs sites web ainsi que sur les réseaux sociaux.