Face aux attaques de Boko Haram, les autorités du Niger ont prolongé l’état d’urgence à Diffa, dans le sud-est.
Diffa est toujours sous la menace de Boko Haram. Face aux attaques du groupe nigérian qui se poursuivent, le gouvernement du Niger a décidé, ce mardi 24 février 2015, de prolonger l’état d’urgence dans la région de Diffa du sud-est, à la frontière avec le Nigeria. Depuis le 11 février, la ville de Diffa a été mise en état de siège face à la multiplication des attaques de Boko Haram. Niamey avait pourtant affirmé que c’était pour une durée de 15 jours.
L’état d’urgence pour lequel au moins 3 000 soldats nigériens et 2 000 militaires tchadiens ont été mobilisés, accorde également des pouvoirs supplémentaires aux forces de sécurité, qui peuvent ordonner des perquisitions à domicile, de jour comme de nuit. Selon la police nigérienne, plus de 160 membres présumés de Boko Haram, dont Kaka Bounou, un natif de Diffa, considéré comme un important membre et banquier des terroristes nigérians, ont été arrêtés dans cette zone.
De son côté, le Président nigérien Mahamadou Issoufou a appelé les jeunes et la population à ne pas céder face à Boko Haram, assurant que le groupe armé « sera vaincu », lors d’une allocution télévisée à la mi-février. Il tente en effet de rassurer, car Diffa ne connaît plus de répit. D’autant que deux femmes se sont fait exploser dans cette localité, mercredi 11 février 2015, dans un quartier sous le contrôle de Boko Haram. Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), les incursions des islamistes nigérians ont entraîné l’exode de plusieurs milliers d’habitants de Diffa. La situation humanitaire est donc de plus en plus préoccupante. D’autant que, en plus des réfugiés du Niger, il faut aussi gérer ceux du nord du Nigeria voisin, qui fuient en masse les attaques du groupe armé.
Depuis 2009, Boko Haram a fait plus de 13 000 morts, poussant des milliers de personnes à se déplacer. Le groupe armé s’est radicalisé lorsqu’Abubakar Shekau, réputé pour sa férocité, en a pris la direction. L’ONU affirme que le groupe aurait aussi des bases dans le Sahel, dans la région du nord-Mali.