Niger-Russie, une coopération militaire « bénéfique » ou dangereuse ?


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Le Président du Niger, Mohamed Bazoum
Le Président du Niger, Mohamed Bazoum

Les autorités nigériennes ont décidé de poursuivre leur coopération militaire avec la Russie. Le gouvernement justifie cette décision par le fait que cet échange est « bénéfique » au pays. Pourtant, sur le continent, la présence russe commence à poser de sérieux problèmes.

Le ministre nigérien de la Défense nationale, Alkassoum Indatou, a accordé, mardi, une audience à l’ambassadeur de Russie au Niger, Igor Gromyko. Ce dernier était accompagné du chef de la mission militaire russe dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, relève Anadolu. « La rencontre s’est tenue en présence notamment du secrétaire général du ministère de la Défense nationale et du chef d’état-major des armées », ont précisé les autorités nigériennes.

Une coopération militaire « bénéfique » pour le Niger

« Une délégation russe conduite par l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la fédération de Russie au Niger avec résidence en République du Mali, SEM Igor Gromyko et comprenant le chef de la mission militaire de Russie au Niger également avec résidence Mali a été reçue par le ministre de la Défense nationale Alkassoum Indatou », a rapporté le ministère nigérien de la Défense nationale.

Les échanges ont porté sur le développement de la coopération bilatérale, entre Moscou et Niamey, dans le domaine militaire. Alkassoum Indatou n’a pas manqué de rappeler que « plus d’une centaine d’officiers nigériens ont bénéficié d’une formation en Russie ». Le ministre a par ailleurs relevé que « plusieurs aéronefs utilisés par l’armée de l’air nigérienne dans le cadre de la lutte contre le terrorisme sont également de fabrication russe. Et d’asséner : « cette coopération bénéfique pour notre pays se poursuivra ».

Une présence russe qui pose de sérieux problèmes

Cette sortie intervient au moment où la présence russe sur le continent africain pose de sérieux problèmes. Au Mali et en Centrafrique, la société paramilitaire Wagner, proche du Kremlin, est accusée d’exactions sur les populations civiles. La promiscuité des éléments de Wagner avec la junte au Mali n’arrange pas les choses. Elle a en effet fini d’installer un climat délétère dans les relations entre Bamako et plusieurs de ses anciens alliés. En premier avec l’ancienne puissance coloniale, la France, qui a mis fin à l’Opération Barkhane, après une décennie d’opérations.

Cette semaine, le Royaume-Uni a décidé de retirer ses troupes du Mali avant le terme de l’engagement. Idem pour la Côte d’Ivoire qui fixe à 2023 la fin de la coopération militaire avec le Mali. Cette décision d’Abidjan de rompre avec Bamako concerne les soldats de la Mission de l’ONU au Mali (MINUSMA). Outre ces pays, l’Allemagne avait décidé, en août, de suspendre d’importantes opérations militaires au Mali dans le cadre de cette même mission de l’ONU.

Lire : La Côte d’Ivoire annonce à son tour le retrait de ses troupes du Mali

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Une plume qui balance entre le Sénégal et le Mali, deux voisins en Afrique de l’Ouest qui ont des liens économiques étroits
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