La police nationale du Niger a procédé à la mise aux arrêts de 108 personnes à Niamey, entre les 17 et 19 avril. Il s’agit de manifestants impliqués dans les émeutes contre le couvre-feu instauré pour lutter contre la propagation du Covid-19.
De nombreux quartiers de Niamey ont été le théâtre d’émeutes et autres accrochages avec les forces de l’ordre depuis vendredi. Les manifestants sont majoritairement des jeunes et se livrent à des actes d’une violence inouïe. Des pneus sont brûlés, des barricades érigées et des actes de vandalisme perpétrés pour exprimer leur mécontentement en raison du couvre-feu et toutes les mesures prises pour lutter contre le Coronavirus. Dix manifestants ont été présentés devant les autorités compétentes et écroués à la prison de haute sécurité de Koutoukalé. Cette information a été rendue publique à travers un communiqué de la Direction générale de la police nationale.
Les émeutes, ce message du peuple
Les responsables de la police ont fait savoir que « les investigations se poursuivent et tous ceux qui sont susceptibles d’être impliqués, comme auteurs ou complices, seront également poursuivis pour subir la rigueur de la loi ». Ils ont d’ailleurs invité les populations à une franche collaboration en vue de lutter contre la pandémie du Coronavirus.
Les actes de violence de la population ne sont qu’une manière par laquelle les vendeurs de rue et ceux qui interviennent dans les marchés de nuit expriment leur manque de ressources. Plusieurs familles dans cette situation n’ont plus de moyens pour vivre en cette période où le couvre-feu est instauré. De plus, les jeunes citadins avaient pour habitude de se retrouver entre amis en dehors du cadre domestique pour partager le thé. Le couvre-feu met fin à tout cela et l’approche imminente du Ramadan vient apporter une couche supplémentaire à cette tension.
Ces événements viennent s’ajouter aux nombreux incidents consécutifs à la mise en place de mesures de confinement en Afrique de l’Ouest. Au Nigeria par exemple, l’insécurité a connu une hausse conséquente après le confinement, notamment à Lagos. Plusieurs des manifestants interrogés ont mis en avant l’interdiction faite de la prière collective du vendredi.