Niger : rentrée des classes sous tension


Lecture 3 min.
Une classe
Une classe vide

Après un report de près d’un mois dû aux inondations, les élèves et enseignants nigériens ont enfin repris le chemin de l’école. Ce retour s’est effectué dans un contexte particulièrement difficile, marqué par les conséquences économiques des inondations, les tensions politiques avec la France, et les répercussions du coup d’État contre Mohamed Bazoum.

Situation économique déjà fragile du pays

Ce lundi, les établissements du préscolaire, du primaire et du secondaire ont ouvert leurs portes à Niamey, la capitale, dès 6h30 GMT, pour accueillir les élèves en provenance de différents quartiers de la ville. Une enseignante à l’école primaire Kouado, a expliqué à Anadolu que cette première journée était dédiée à l’accueil des élèves et à leur répartition en classes.

Les inondations qui ont frappé le Niger cet été ont causé d’importants dégâts matériels, notamment à des infrastructures scolaires. Selon les estimations, environ 4 621 569 élèves et 119 241 enseignants ont repris le chemin de l’école, mais des milliers de personnes ont été déplacées. Ils ont trouvé refuge dans des établissements scolaires. Ces catastrophes naturelles ont aggravé la situation économique déjà fragile du pays, qui fait face à de grands défis liés à la pauvreté et à l’instabilité.

Contexte de tensions croissantes

Les dégâts causés par les inondations ont nécessité des fonds considérables pour la reconstruction des écoles et le soutien aux familles touchées. L’impact économique des inondations se fait sentir non seulement dans le secteur de l’éducation, mais également dans d’autres domaines, y compris l’agriculture et l’accès aux soins de santé. Ce qui a exacerbé les vulnérabilités déjà présentes au Niger.

La rentrée scolaire s’inscrit également dans un contexte de tensions croissantes entre le Niger et la France, ancienne puissance colonisatrice. Depuis le coup d’État militaire du 26 juillet 2023, qui a vu l’éviction de Mohamed Bazoum, le nouveau régime a amorcé une rupture significative avec certaines puissances étrangères, et la France en est un symbole fort. Le gouvernement nigérien a affiché sa volonté de renforcer sa « souveraineté retrouvée », comme l’a souligné Élisabeth Shérif, la ministre de l’Éducation nationale.

Série de réformes pour le secteur éducatif

Cette rupture est marquée par des critiques ouvertes à l’encontre de la France et une demande croissante d’indépendance sur le plan politique et économique. Les autorités nigériennes cherchent à se distancier des influences étrangères, ce qui complique davantage les relations avec Paris, qui a traditionnellement joué un rôle important dans l’assistance au développement et la sécurité dans la région.

Dans le cadre de cette rentrée, Élisabeth Shérif a annoncé une série de réformes pour le secteur éducatif, y compris la création de filières scientifiques et le renforcement de la promotion des langues nationales à l’école. Ces réformes visent à améliorer la qualité de l’éducation et à garantir un avenir meilleur pour les jeunes Nigériens, malgré le climat d’incertitude.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News