Alors que les jours s’égrènent et que l’on avance à grands pas vers l’échéance d’une semaine donnée par la CEDEAO à la junte militaire nigérienne pour réinstaller au pouvoir le Président Mohamed Bazoum, la Russie lance une exhortation au dialogue.
Ce mercredi, le ministère russe des Affaires étrangères, à travers sa porte-parole, s’est une fois de plus prononcé sur la situation au Niger. « Nous considérons qu’il est extrêmement important de ne pas permettre une nouvelle dégradation de la situation dans le pays, nous pensons qu’il est urgent d’organiser un dialogue national pour rétablir la paix civile, assurer la loi et l’ordre », a déclaré Maria Zakharova. Moscou met en garde contre une intervention militaire étrangère au Niger qui pourrait être désastreuse.
Cette réaction de la Russie intervient alors que la CEDEAO analyse sérieusement l’option militaire pour rétablir Mohamed Bazoum dans ses fonctions. Dans ce sens, une rencontre des chefs d’état-major des armées des pays membres de l’Organisation s’est ouverte à Abuja, ce mercredi et doit s’étendre jusqu’au vendredi. « L’option militaire est la toute dernière option sur la table, le dernier recours, mais nous devons nous préparer à cette éventualité », a affirmé Abdel-Fatau Musah, le commissaire de la CEDEAO chargé des Affaires politiques et de la Sécurité, à l’ouverture de la réunion.
L’option militaire est-elle réellement possible ?
Le Nigeria de Bola Tinubu qui a l’armée la plus puissante de la région serait prêt à fournir le gros lot du contingent à déployer dans le cadre de l’intervention. Lundi dernier, le général Christopher Musa, chef d’état-major des armées nigérianes, a exprimé sa disponibilité à intervenir militairement au Niger.
« Nous défendons la démocratie et cela doit continuer. Nous sommes prêts et dès que nous recevrons l’ordre d’intervenir, nous le ferons », avait-il déclaré.
Et d’ajouter, visiblement sûr de lui : « Nous sommes absolument sûrs de réussir. Nous ne leur laisserons pas la possibilité de réussir (…) Nous sommes convaincus que les putschistes savaient que ce qu’ils faisaient ne passerait pas. Nous sommes sûrs de remporter la victoire sur eux ».
Dans la foulée, le Mali et le Burkina Faso ont affiché leur position commune d’entrer en guerre aux côtés du Niger si une telle intervention de la CEDEAO avait effectivement lieu. Le risque d’embrasement de la sous-région est donc réel. Et ça, les chefs d’État doivent bien le savoir. La question qui revient sur toutes les lèvres est celle de savoir si la CEDEAO a effectivement les moyens d’une telle intervention.