Le nouveau Président nigérien, Mohamed Bazoum, a été investi ce vendredi. Devant un parterre de chefs d’État, le successeur de Mahamadou Issoufou a décliné les principaux axes de la politique qu’il entend mener à la tête de son pays.
Mohamed Bazoum, Président nouvellement élu du Niger, a pris les rênes du pouvoir ce vendredi 2 avril 2021, à l’occasion d’une cérémonie d’investiture qui s’est tenu au centre Mahatma Ghandi de Niamey. Proche collaborateur de Mahamadou Issoufou dont il est l’un des membres fondateurs du parti, le PNDS-Tarayya, Mohamed Bazoum n’a pas manqué, dans son discours inaugural, de couvrir d’éloges son prédécesseur. D’ailleurs, il inscrit très clairement son mandat dans la continuité des dix années du régime du Président Issoufou dont il a d’ailleurs été un des acteurs clés.
L’un des plus grands chantiers auxquels le nouveau Président compte s’attaquer farouchement est d’abord la question sécuritaire puisqu’il hérite d’un pays de plus en plus en proie au terrorisme depuis quelques années. « Le terrorisme est un vrai malheur pour notre pays, cela d’autant plus que ses bases sont hors de notre territoire. Ceux qui en sont les chefs relèvent d’autres pays. Jamais aucun chef terroriste n’a fait cas de griefs contre notre État, encore moins formulé la moindre revendication en sa direction. Dans la région de Diffa, Boko Haram a déstabilisé l’économie depuis janvier 2015 », a déclaré le Mohamed Bazoum.
« Mon ambition est d’engager immédiatement des discussions avec les autorités du Nigeria pour particulièrement créer les conditions du retour, dans les meilleurs délais, de tous les réfugiés dans leur pays. Mon ambition est de permettre le retour tout aussi rapide des déplacés dans leur village respectif en leur assurant la sécurité à laquelle ils ont droit. Cela est une nécessité impérieuse car les enfants déscolarisés et désœuvrés, vivant dans les camps de réfugiés et de déplacés, constituent à mes yeux, puisqu’ils grandissent, une véritable pépinière pour le banditisme et le terrorisme », a poursuivi le nouveau chef d’État.
Au nombre des pays dont relèvent les chefs terroristes, et en direction desquels des actions doivent être menées figure le Mali. « La situation actuelle du Mali a un impact direct sur la sécurité intérieure de notre pays », a souligné Mohamed Bazoum qui poursuit : « c’est pourquoi notre agenda diplomatique sera centré sur le Mali ».
Au-delà de la question sécuritaire, la lutte contre la pauvreté, la corruption, etc. fait également partie des chevaux de bataille du nouveau dirigeant. « Quiconque a une responsabilité dans l’administration répondra de ses actes », a-t-il averti.
Plusieurs chefs d’État étaient présents à cette cérémonie d’investiture qui s’est déroulée avec un impressionnant dispositif sécuritaire. C’est le cas du Burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, du Tchadien Idriss Déby Itno, du Mauritanien Mohamed Ould Ghazouani, du Togolais Faure Gnassingbé. La France a été représentée par son ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.
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