Le candidat du parti au pouvoir, Mohamed Bazoum, a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle au Niger, mardi soir, avec 55,75% des voix, contre 44,25% pour l’opposant Mahamane Ousmane. Ce dernier allègue des fraudes. Des partisans de l’opposition avaient brûlé des pneus dans les rues.
Selon les résultats provisoires annoncés par la commission électorale nationale indépendante (CENI), Mohamed Bazoum a remporté le second tour de l’élection présidentielle, qui s’est tenu le 21 février dernier. Le candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS, au pouvoir) a remporté 55,75% des suffrages (2 501 459 voix).
L’élection est censée inaugurer la première transition du Niger d’un dirigeant démocratiquement élu à un autre, le Président Mahamadou Issoufou ne se représentant pas, après deux mandats de 5 ans. « Je suis profondément reconnaissant au peuple nigérien pour la confiance qu’il a témoignée en m’élisant président de la République », a déclaré Mohamed Bazoum sur Twitter. « Je lui serai fidèle pour affronter tous les problèmes auxquels notre pays est confronté », a-t-il ajouté.
Peu de temps avant la proclamation des résultats, l’opposant Mahamane Ousmane a indiqué qu’il y avait eu une fraude généralisée, notamment le vol et le bourrage d’urnes et des menaces contre les électeurs. Il n’a fourni aucune preuve. « Nous exigeons la suspension immédiate de la publication de ces résultats, qui ne tiennent en aucun cas compte de la volonté exprimée par le peuple nigérien de changer », a dit le directeur de campagne de Mahamane Ousmane, dans un communiqué.
Devant le siège de campagne de Mahamane Ousmane et dans d’autres parties de la capitale Niamey, ses partisans ont protesté en brûlant des pneus. La police a tiré des gaz lacrymogènes pour les disperser. La commission électorale n’a pas encore commenté les allégations d’irrégularités. Une mission d’observation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest a déclaré que le vote s’est déroulé « dans des conditions libres, équitables, crédibles et transparentes ».
La journée a cependant été entachée de deux incidents terroristes, qui ont fait 8 morts dans deux régions où des militants islamistes sont actifs, a révélé le président de la commission, Issaka Souna. Sept des victimes étaient des agents électoraux de la région ouest de Tillabéry, près de la frontière avec le Mali, dont le véhicule a heurté une mine alors qu’ils se dirigeaient vers les urnes.
A lire : Démocratie : le Niger de Mahamadou Issoufou, un pays qui étonne