Mariama Ousseini Camara – A l’occasion de la journée internationale de la femme, Afrik.com est allé à la rencontre de ces femmes africaines qui, avec peu de moyens, contribuent beaucoup au développement du continent. Elue en 2011, maire de la commune rurale de Karofane, dans l’est du Niger, Mariama Ousseini Camara, a déjà mis en route plusieurs chantiers pour développer sa localité et améliorer la condition des femmes. Portrait d’une coriace.
Elle en a vue de toutes les couleurs. Tout enduré avant d’être élue en 2011 maire de la commune rurale de Karofane, située dans l’est du Niger, devenant ainsi la huitième femme à accéder à cette fonction dans son pays.
Au Niger comme dans beaucoup d’autres pays d’Afrique les femmes en effet son loin d’être les mieux lotis dans la sphère politique. On compte au bout du doigt celles qui accèdent aux plus hautes fonctions de l’Etat.
Agée aujourd’hui de 43 ans, Mariama Ousseini Camara, mère de famille de trois enfants, a toujours voulu faire de la politique, depuis ses premiers pas à l’école. « Quand j’étais élève déjà j’étais secrétaire général d’une association de mon quartier », dit-elle fièrement de sa voix posée et grave.
La politique, une vocation
Tout son parcours en effet est lié à la politique. C’e n’est pas un hasard si elle a choisi de faire des études en « carrière leadership » pour améliorer ses compétences en management. Une fois son diplôme en poche, elle est embauché au sein de l’ONG Care qui lutte pour les droits des femmes et y travaille durant 17 ans.
Une activité professionnelle dense qui ne l’a pas empêché de continuer à faire de la politique. « Malgré mon travail je n’ai jamais abandonné la politique. En 2005, d’ailleurs j’ai déposé ma candidature pour devenir conseillère communale tout en continuant à travailler au sein de Care.
La nigérienne née en 1969 à Karofane, où elle a passé toute sa vie, savait que faire de la politique en étant une femme n’allait pas être une mince affaire. Mais elle n’a pas pour autant abandonner son objectif. Loin de là.
Coriace
Elle s’est heurté plusieurs fois aux hommes qui n’appréciaient pas ses initiatives. Ces derniers savaient aussi pertinemment que Mariama Ousseini Camara était ambitieuse, prête à se battre jusqu’au bout pour atteindre ses objectifs. Ces derniers ont rejeté à plusieurs reprises sa candidature pour la décourager.
Seulement, ils se rendent vite compte que la nigérienne qui ne manque pas d’assurance est coriace. Après des années de dur labeur, de patience et d’abnégation, elle finit par être élue maire de sa commune. « Les gens m’ont fait confiance notamment les femmes. Les femmes n’ont pas peur, elles sont engagées, travaillent dur et respectent tout le monde. Elles sont généreuses ! Moi je suis à l’écoute de tout le monde, c’est ça ma force ! »
Chantiers en marche
Depuis qu’elle a accédé à ses fonctions beaucoup de choses ont changé à Korofane, où elle a entamé plusieurs chantiers. J’ai installé dans tous les villages des clubs de salubrité, j’ai mis en place des projets pour développer l’éducation, l’accès à la santé. J’ai équipé plus de 120 paysans pour l’amélioration de leur rendement dans l’agriculture.
La maire de Korofane a avant tout voulu faire de la politique pour servir son pays. Mais c’est aussi pour améliorer la condition des femmes qu’elle s’est engagée, afin de « lutter pour que les Nigériennes émergent.»
Elle déplore les problèmes d’équité qui existent entre l’homme et la femme dans son pays. « Une situation qui perdure surtout dans les zones rurales où les femmes n’ont pas accès à la formation et sont sous-informées. Il faut qu’on leur donne les moyens d’étudier pour qu’elles puissent connaitre leurs droits ! », clame-t-elle.
Selon elle, « il faut aussi améliorer l’accès à l’eau car se sont les femmes qui vont puiser l’eau dans le puits et marigot. Les hommes attendent toujours qu’elle fassent le travail. Ils doivent aussi être sensibilisé pour que leurs mentalités envers la femme. »
Comme beaucoup d’autres femmes leaders en Afrique, Mariama Ousseini Camara estime que « la femme est le noyau du développement du monde entier. Il faut d’abord améliorer les conditions de vie des femmes pour que le développement puisse avoir lieu dans les pays du monde entier. »