Niger : manifestation contre la présence de l’armée américaine


Lecture 2 min.
Le général Abdourahamane Tiani, chef du CNSP
Le général Abdourahamane Tiani, chef du CNSP

Des Nigériens ont battu le macadam, samedi 13 avril, pour réclamer le départ des militaires américains encore présents sur le territoire. Cette manifestation a reçu le soutien des autorités au plus haut niveau.

Ce samedi, une grande manifestation a été organisée à Niamey, capitale du Niger, pour exiger le départ des troupes US. Environ 1000 soldats américains sont encore présents sur le territoire nigérien. La manifestation convoquée par des organisations de la société civile a réuni pas moins de 5 000 personnes. Principalement des collégiens, lycéens et étudiants encadrés par des militaires et certains hauts responsables de la junte, notamment son porte-parole, le colonel-major Abdourahamane Amadou, le chef d’état-major particulier du Président Tiani ainsi que des membres du gouvernement de transition. Un soutien politique explicite.

Au cours de la marche partie de la place Tourno pour échouer sur la grande Place de la concertation où se trouve le siège de l’Assemblée nationale, des slogans hostiles aux troupes américaines ont été fortement scandés. Comme souvent dans ces manifestations, des drapeaux russes étaient présents.

Un timing visiblement pas anodin

Le moment choisi par les manifestants pour organiser leur marche ne semble pas procéder du hasard. En effet, c’est le mercredi dernier seulement que des instructeurs russes sont arrivés à Niamey, qui a également réceptionné sa première livraison de matériel militaire russe. Selon les informations diffusées à la télévision nationale nigérienne à cet effet, les instructeurs militaires russes « assureront une formation de qualité » aux militaires nigériens « pour une utilisation efficiente » du système anti-aérien dont la Russie veut doter le Niger.

Il y a presque un mois, les autorités nigériennes ont dénoncé l’accord militaire liant leur pays aux États-Unis. La partie nigérienne reprochait à la partie américaine un non-respect des usages diplomatiques et la décision unilatérale américaine de suspendre à un moment la coopération bilatérale au motif que Niamey se rapprochait de Moscou et de Téhéran.

Avatar photo
Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
Facebook Linkedin
Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News