Le Président sortant nigérien, Mahamadou Issoufou, a saisi l’opportunité d’entre ces deux tours de l’élection présidentielle, pour faire le bilan de ses dix années à la tête des affaires.
Le Niger tente son premier transfert pacifique de pouvoir depuis son indépendance en 1960. L’élection présidentielle se dirige vers le second tour du scrutin, prévu en février, puisque le candidat du parti au pouvoir, Mohamed Bazoum (39,33 %), n’a pas réussi à obtenir suffisamment de suffrages au premier tour contre l’ancien Président Mahamane Ousmane (17 %). Mais alors qu’ils se préparent pour le second tour, le Président sortant Mahamadou Issoufou fait le bilan de ses dix années à la tête des affaires.
Le Président sortant Mahamadou Issoufou, qui ne s’est pas présenté pour un troisième mandat, contrairement à Alassane Dramane Ouattara en Côte d’Ivoire ou encore le Pr Alpha Condé en Guinée, se dit satisfait pour de nombreuses raisons, dont la première est l’enracinement des valeurs et des institutions démocratiques dans le pays.
Le dirigeant nigérien s’est également vanté d’avoir formé de nouvelles alliances pour le pays. « Si nous voulons gagner, nous devons créer toutes les conditions de la victoire. Ces conditions ne sont pas seulement le renforcement de nos propres capacités, mais la recherche d’alliances. Dans toutes les guerres, il y a eu des alliances. Lors de la Première Guerre mondiale, il y a eu des alliances, pendant la Seconde Guerre mondiale, il y a eu des alliances. Alors pourquoi devrions-nous nous priver d’alliés ? », déclare-t-il.
Le Président Mahamadou Issoufou a cependant exprimé une certaine frustration. Il a déploré la crise sécuritaire qui a frappé son administration. Dimanche, une centaine de personnes ont été tuées par des militants présumés d’Al-Qaida, qui ont attaqué deux villages de la région ouest, Tchombangou et Zaroumdareye.
« La sécurité est un bien public mondial. Ce qui se passe au Sahel concerne le reste du monde, en particulier l’Europe. Je pense que la France l’a compris, et c’est pourquoi la France est intervenue à nos côtés. Quelqu’un a dit, au début du 20ème siècle, je ne vais pas dire son nom, il a dit: « Celui qui a l’Afrique a l’Europe ». Si le terrorisme parvient à s’implanter en Afrique, il prendra pied en Europe, l’Europe sera menacée », a-t-il fait savoir.
Élu à la Présidence en 2011, Mahamadou Issoufou a rempli deux mandats de cinq ans. Le second tour du scrutin est fixé au 21 février, après quoi un nouveau Président élu émerge.