Niger : les Assises nationales prévues du 15 au 19 février soulèvent des interrogations


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Le général Abdourahamane Tiani, chef du CNSP
Le général Abdourahamane Tiani, chef du CNSP

Dix-huit mois après son arrivée au pouvoir, le général Abdourrahmane Tiani convoque des Assises nationales du 15 au 19 février. Présentée comme une consultation clé pour l’avenir du Niger, cette initiative interroge sur sa représentativité, en raison de l’exclusion des partis politiques.

Alors que la transition reste floue, ces discussions doivent définir sa durée et les contours du futur régime.

Un décret pour baliser la transition

Signé le 8 février par le général Tiani, le décret convoquant ces Assises nationales instaure une commission de supervision dirigée par Mamoudou Harouna Djingarey, un chef traditionnel. Son rôle sera de mener les débats aux côtés du colonel-major Maman Souley, actuel secrétaire général du ministère de la Défense. Autour d’eux, des universitaires, des juristes, d’anciens ministres et des membres de la société civile. Ils sont pour la plupart favorables à la junte au pouvoir.

Une représentation controversée

Ces Assises réuniront 674 délégués répartis en cinq sous-commissions. Elles aborderont des thématiques essentielles telles que l’économie, la refondation politique, la justice et les droits de l’homme. Cependant, un fait notable est l’absence totale des 172 partis politiques officiellement recensés au Niger, toujours suspendus par la junte. Une exclusion qui soulève des questions sur la représentativité de cette consultation nationale et sur sa légitimité.

Une transition à durée indéterminée

L’un des objectifs majeurs de ces Assises est de définir la durée de la Transition en cours. Lors de son coup d’état en juillet 2023, le général Tiani avait mentionné une possible transition de trois ans. Le rapport final de ces discussions, attendu début mars, devrait permettre d’affiner cette projection. Une autre question brûlante sera également débattue. Il s’agira de la participation éventuelle du général Tiani aux futures élections.

Un contexte politique tendu

Ces Assises nationales s’inscrivent dans un climat politique tendu, où la junte militaire tente d’asseoir son autorité face à une communauté internationale sceptique et une opposition muselée. Si l’initiative est présentée comme une consultation nationale, l’absence des partis politiques et la présence quasi exclusive de figures proches du pouvoir interrogent sur la capacité de ces Assises à poser les bases d’une transition inclusive et démocratique.

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