La Commission internationale électorale indépendante (CENI) a décidé, mardi, de distribuer les cartes d’électeurs pour la tenue du référendum nécessaire à Mamadou Tandja pour se maintenir au pouvoir. L’opposition attendait le soutien du Mouvement de défense de la démocratie et de la république (MDDR) pour contrer les desseins du président nigérien. Mais il en a été autrement.
L’opposition comptait sur la Commission nationale électorale indépendante (CENI) pour déjouer les plans de Mamadou Tandja. Mais c’est un échec. Lors de la réunion plénière qui s’est déroulée mardi, les partis membres du Front pour la défense de la démocratie (FDD) n’ont pas réussi à bloquer le fonctionnement de la Commission pour empêcher la tenue d’un référendum au Niger. Une consultation souhaitée par le chef de l’Etat nigérien pour lui permettre de briguer un troisième mandat.
Moumouni Hamidou, le président de la Commission, a adopté deux arrêtés concernant la distribution des cartes d’électeurs sans passer par le vote. Un revers pour l’opposition. Celle-ci malgré son nombre limité de membres au sein de la CENI (14 sur 41, ndlr), comptait s’appuyer sur les voix du Mouvement de défense de la démocratie et de la république (MDDR). Un groupement des partis politiques mené par Mahamane Ousmane, le président de la Convention démocratique (CDS) anciennement rattaché au pouvoir. Lors de la manifestation de dimanche, Mahamadou Issoufou, le chef de la FDD avait demandait à la CENI et au MDDR de le soutenir, en vain.
Vers la désertion des membres du FDD
En signe de contestation, les membres du FDD pourraient quitter la CENI. Une décision qui ne change pas les mesures prises lors de la réunion de mardi. La veille déjà, la vice-présidente de cette commission et représentante de l’ordre des avocats, Me Aissatou Zada avait démissionné afin de protester contre la tenue de ce référendum. Une consultation annulée par la Cour constitutionnelle, elle-même dissoute par Mamadou Tandja qui en a nommé une nouvelle gagnée à sa cause. La démission de Mme Zada est la deuxième au sein de la CENI, après celle de son rapporteur, le militant Marou Amadou représentant les organisations de défense des droits de l’Homme et interpellé par la police nigérienne.
La CENI soutient Mamadou Tandja
Après avoir écarté l’organisation du référendum de son programme par « respect » d’un arrêt de la Cour constitutionnelle, la CENI a finalement décidé de l’organiser, a rapporté un de ses membres qui a requis l’anonymat. La Commission a déjà commencé à acheminer le matériel électoral à l’intérieur du pays, notamment les cartes et listes des électeurs ainsi que des exemplaires de l’avant-projet de Constitution qui sera soumis au vote le 4 août, selon la radio d’Etat. Malgré les efforts répétés de l’opposition, la tenue du référendum semble être irrévocable et l’élection de Mamadou Tandja est plus qu’envisageable.
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