Niger : le Président Mohamed Bazoum a-t-il démissionné ?


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Mohamed Bazoum, Président du Niger
Le Président du Niger, Mohamed Bazoum

Depuis le début du coup d’État perpétré au Niger, il y a deux semaines, le Président déchu, Mohamed Bazoum, a refusé de signer sa démission. Mais, ces dernières heures, l’information de la démission se fait persistante, avec une vidéo d’Afrique Média qui fait le tour de la toile. D’où la question : Mohamed Bazoum a-t-il effectivement démissionné ?

Depuis quelques heures, une vidéo d’Afrique Média montrant le Président Bazoum, l’air épuisé, quittant la Présidence entouré de militaires fait le tour de la toile. À en croire le média panafricain, Mohamed Bazoum aurait signé sa démission. En attendant d’avoir la confirmation de l’information, il faut dire que cette démission intervient deux semaines après le coup d’État mené par sa propre garde. Si l’information est confirmée, alors Mohamed Bazoum aura attendu 72 heures après l’expiration de l’ultimatum de la CEDEAO pour démissionner. Il aura ainsi fini d’égrener les derniers espoirs qu’il nourrissait d’être réhabilité dans ses fonctions avant de se rendre à l’évidence. En effet, plus les jours passent, plus les chances pour lui de retrouver son fauteuil présidentiel s’amenuisent. Malgré la volonté affichée par la CEDEAO de le réhabiliter.

Rhissa Ag Boula pris de court par Mohamed Bazoum ?

Mardi soir, un mouvement de résistance au coup d’État a été créé. Il s’agit du Conseil de la résistance pour la République mis en place par l’ex-rebelle touareg, Rhissa Ag Boula. Ce proche des Présidents Mahamadou Issoufou et Mohamed Bazoum dont il est resté ministre d’État à la Présidence veut rétablir l’ordre constitutionnel et demande aux militaires de procéder à l’arrestation du général Tchiani. Ag Boula s’insurge contre le « jusqu’au-boutisme de certains membres de la junte », et dénonce « la tentation de faire appel à des mercenaires et criminels de guerre connus sous le nom de Wagner ». Pour lui, tous les moyens sont bons pour réinstaller Mohamed Bazoum au pouvoir y compris par la force des armes. En tout cas, si la démission du Président déchu est confirmée, Mohamed Bazoum aurait pris de court son ministre.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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