Depuis lundi, Abdoulaye Seydou, le chef du M62 est libre de ses mouvements. L’homme purgeait une peine de neuf mois de prison.
Abdoulaye Seydou, le chef du M62 vient de bénéficier d’une annulation de sa condamnation à neuf mois de prison. C’est le Secrétaire général du M62, Sanoussi Mahaman, qui a fait l’annonce. « La Cour d’appel de Niamey a annulé la décision du tribunal de grande instance qui avait condamné notre camarade Abdoulaye Seydou à neuf mois de prison », a-t-il déclaré. Avant d’enchaîner : « Nous avons toujours dit que la détention d’Abdoulaye Seydou est une décision arbitraire… orchestrée de bout en bout ».
Le CNSP a-t-il rendu justice au militant des droits humains ?
Arrêté en janvier, Abdoulaye Seydou écope, en avril, d’une condamnation à neuf mois de prison ferme. Le motif de sa condamnation : le M62 avait accusé l’armée d’avoir massacré des populations civiles, lors des opérations aériennes réalisées sur une mine d’or illégale, à Tamou, le 24 octobre 2022. Les opérations visaient des terroristes responsables d’une attaque ayant coûté la vie à deux policiers et qui se seraient cachés dans la zone. Face aux accusations du M62, le gouvernement nigérien avait reconnu avoir mené des raids aériens dans la région, qui ont tué 7 personnes et blessé 24 autres.
Mais le M62 et l’opposition estimaient le nombre de victimes beaucoup plus élevé. La plateforme de la société civile dénonçait une violation flagrante des droits humains de la part des Forces de défense et de sécurité. Ce qui a valu à son chef son arrestation et sa condamnation à neuf mois de prison ferme et un million de francs CFA d’amende. Abdoulaye Seydou a été condamné pour « diffusion de données de nature à troubler l’ordre public ». Les dénonciations des organisations de défense des droits humains n’ont rien changé au verdict.
Depuis, le coup de force du 26 juillet 2023 qui a mis de côté le Président Mohamed Bazoum, le M62 n’a pas caché son soutien aux militaires. Il a même organisé plusieurs manifestations de soutien au CNSP. Difficile dans ces conditions de ne pas voir un lien entre la position du M62 vis-à-vis de la junte et l’invalidation de sa condamnation.