Niger : le 26 juillet devient un jour de fête « légale »


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Le général Abdourahamane Tiani, chef du CNSP
Le général Abdourahamane Tiani, chef du CNSP

Dans deux jours, cela fera un an que le général Abdourahamane Tiani a renversé le Président Mohamed Bazoum. À l’approche de cet anniversaire, l’homme fort de Niamey a pris une ordonnance pour ériger le 26 juillet au rang des jours de fête au Niger.

La date du 26 juillet vient de faire son entrée sur la liste des jours de fête au Niger. C’est la décision prise, lundi, par le Président nigérien, le général Abdourahamane Tiani, à travers une ordonnance modifiant la loi du 20 juin 1997, instituant les fêtes légales. « Aux termes de cette ordonnance, la journée anniversaire du 26 juillet est instituée fête légale en vue de commémorer, chaque année, les actions hautement patriotiques du peuple nigérien pour l’affirmation de sa souveraineté et de son indépendance », a précisé un communiqué du secrétaire général du gouvernement nigérien. En tant que tel, le 26 juillet devient donc un jour férié sur toute l’étendue du territoire nigérien.

Un an de souffrance pour Mohamed Bazoum

Le mercredi 26 juillet 2023 n’a pas commencé comme un jour ordinaire au Niger. Puisque tôt le matin, des anomalies ont été observées chez les éléments de la Garde présidentielle chargée de la sécurité du chef de l’État et de sa famille. La situation était confuse. Même après la publication d’un communiqué de la Présidence sur sa page officielle qui disait ceci : « Tôt ce mercredi matin, des éléments de la Garde présidentielle (GP) ont engagé un mouvement d’humeur anti-républicain et tenté en vain d’obtenir le soutien des Forces armées nationales et de la Garde nationale ».

Dans le même communiqué, la présidence nigérienne menaçait les éléments de la Garde présidentielle impliqués dans ce qui s’apparentait à une mutinerie de représailles de l’armée et de la Garde nationale s’ils ne rentraient pas dans les rangs. Tard dans la nuit du mercredi, cependant, les choses vont évoluer en faveur des « mutins » qui ont séquestré le Président et pris possession de la télévision nationale où le discours de circonstance annonçant la destitution de Mohamed Bazoum a été lu. Le lendemain, les nouveaux maîtres de Niamey obtiennent le ralliement des autres composantes de l’armée. Le sort de Mohamed Bazoum est ainsi scellé. Il venait de perdre sa liberté d’aller et de venir pour une durée indéterminée.

Un ancien Président en passe d’être jugé

Le Président déchu, sa femme et son fils sont gardés prisonniers dans la résidence présidentielle. Les démarches de la CEDEAO et même de la communauté internationale pour obtenir sa libération n’ont eu aucun effet. Seul son fils a pu être libéré après plusieurs mois de séquestration. Le 14 juin 2024, la Cour d’État du Niger a levé l’immunité de Mohamed Bazoum qui pourrait bientôt répondre des chefs d’accusation de « complot d’attentat à la sécurité et l’autorité de l’État », « crime de trahison » ; « faits présumés d’apologie du terrorisme » et de « financement du terrorisme ». Puisque les chefs d’accusation sont très lourds, la condamnation qui s’ensuivra risque d’être tout aussi lourde.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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