L’Union Européenne a refusé de reconnaître l’autorité de la junte militaire au Niger. Elle met en garde que la coopération avec le pays connaitra des évolutions, notamment la gestion de la migration.
La pression sur les militaires putschistes au Niger se poursuit. Après la France qui a suspendu « toutes ses actions d’aide au développement et d’appui budgétaire » au Niger, l’Union Européenne hausse le ton. « L’UE ne reconnaît pas le coup d’État militaire et nous agirons en conséquence pour ce qui concerne tous les programmes et la coopération, y compris la gestion des migrations », a déclaré l’UE.
Des risques sécuritaires au Niger
Le principal porte-parole du service diplomatique de l’Union Européenne est d’avis que le coup d’État au Niger pourrait entraîner des risques sécuritaires. En plus de menaces sur la gestion de la migration, d’où la volonté de trouver un allié en Afrique. « L’UE soutient fortement et fermement les actions et décisions prises par la CEDEAO, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, pour trouver une solution et rétablir le chef de l’État démocratiquement élu au Niger », a ajouté Peter Stano.
L’Union Européenne a également souligné qu’elle attendait les résultats de la réunion extraordinaire de la CEDEAO. Prévue le 10 août prochain, au Nigeria, cette rencontre se penchera spécifiquement sur la situation très tendue au Niger. Elle intervient après l’expiration, dimanche 6 août, de l’ultimatum donné par l’institution sous-régionale aux putschistes pour rendre le pouvoir au Président démocratiquement élu, Mohamed Bazoum.
La junte nomme un Premier ministre
Notons que lundi 7 août, la junte militaire au pouvoir au Niger a nommé un Premier ministre de transition. Le général Abdourahmane Tchiani a porté son choix sur un ancien ministre nigérien des Finances. Il s’agit d’Ali Mahaman Lamine Zeine qui remplace Mahamadou Ouhoumoudou. Ce dernier se trouvait en Europe lors du coup d’État. Âgé de 58 ans, le nouveau chef du gouvernement nigérien est natif de la région de Zinder.
Financier de formation, Ali Mahamane Lamine Zeine a été directeur de cabinet et ministre des Finances, de 2001 jusqu’au renversement de l’ancien Président Mamadou Tandja, par l’armée, en 2010. Notons que le Département d’État américain a exigé que les putschistes réintègrent Mohamed Bazoum dans ses fonctions de Président du Niger. Washington insiste pour un retour à l’ordre constitutionnel dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
Paris coupe le robinet au Burkina
Notons en outre qu’après le putsch survenu le 26 juillet au Niger, la France a décidé de sanctionner le Burkina Faso. Ce, en raison du soutien affiché des autorités du Faso aux militaires putschistes. La junte au pouvoir dans le pays des hommes intègres a mis en garde que toute ingérence étrangère pour rétablir le Président Mohamed Bazoum dans ses fonctions au Niger serait considérée comme une déclaration de guerre.
Dès lors, le colonel Ibrahim Traoré s’est dit prêt, en même temps que son collègue malien, Assimi Goïta, à envoyer des troupes au Niger, en cas d’intervention militaire étrangère. Suffisant pour que la France décide de suspendre, « jusqu’à nouvel ordre, toutes ses actions d’aide au développement et d’appui budgétaire au Burkina Faso ».